Dans sa traditionnelle allocution au ministère des Armées à la veille de la fête nationale, le président de la République a souhaité montrer, mercredi 13 juillet 2022, son engagement en faveur de la Défense. Emmanuel Macron a notamment confirmé son intention de réévaluer l'actuelle Loi de programmation militaire, alors que la guerre en Ukraine fait rage aux portes de l'Europe depuis près de cinq mois.
Une offre militaire française rénovée en Afrique
Le chef de l'État a ouvert la porte mercredi à une transformation de l'offre militaire française en Afrique, vers un dispositif plus discret. « L'adoption de dispositifs moins posés et moins exposés en Afrique relève d'une nécessité stratégique » a-t-il jugé , alors que l'armée française est en passe de quitter le Mali à la fin de l'été et qu'elle a des milliers de militaires impliqués dans la lutte antidjihadiste au Sahel.
Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de « réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas », tout en restant en deuxième ligne, et alors que Paris veut préparer ses armées aux conflits de haute intensité comme celui d'Ukraine.
La France, ancienne puissance coloniale d'une partie des pays d'Afrique, y maintient une forte présence militaire. Outre son engagement au Sahel, en pleine restructuration, elle a des éléments déployés au Sénégal, au Gabon et à Djibouti. Le président Macron a par ailleurs évoqué la nécessité d'un « continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement » sur le continent. « C'est un changement de paradigme profond », a-t-il martelé.
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2 500 militaires environ dans la région.
Réévaluation du budget des Armées pour 2024-2030
Le chef de l'État a par ailleurs annoncé une réévaluation des besoins budgétaires en matière de défense, via une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 plus adaptée « à la perspective du retour possible d'un affrontement de haute intensité ».
En ce sens, Emmanuel Macron a chargé le chef d'État-major des Armées, ou encore le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de lui « faire des propositions très concrètes » avant la fin de l'année, afin de les « discuter avec le Parlement » début 2023.
Le président avait amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget des armées va encore croître en 2022 avant de franchir une marche de trois milliards en 2023, pour atteindre 44 milliards d'euros.