Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac se sont retrouvés côte à côte mardi pour un dernier hommage solennel à Pierre Messmer, dont les obsèques ont été célébrées en l'église Saint-Louis des Invalides à Paris.
Celui qui fut le Premier ministre de Georges Pompidou est décédé le 29 août à 91 ans.
Il y avait, outre le président de la République et son prédécesseur à l'Elysée, le Premier ministre François Fillon et son prédécesseur à Matignon Dominique de Villepin. MM. Sarkozy et Chirac n'avaient pas été vus ensemble depuis l'enterrement de Claude Pompidou début juillet.
Il y avait aussi le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et les prétendants à sa succession, Françoise de Panafieu et Bernard Debré, les présidents du Sénat, Christian Poncelet, et de l'Assemblée, Bernard Accoyer, au côté du président du groupe des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault.
Si M. de Villepin (que son contrôle judiciaire interdit de rencontrer Jacques Chirac) s'est éclipsé à l'issue de la cérémonie religieuse, MM. Sarkozy et Chirac se sont entretenus, geste cordial et sourire aux lèvres, pendant cinq bonnes minutes sur le parvis de l'église. Puis ils ont passé les troupes en revue côte-à-côte et de marquer le garde-à-vous, toujours côte-à-côte, pendant la Marseillaise jouée par la Légion étrangère.
Dès après l'arrivée du chef de l'Etat, à 15h30, le cercueil de l'ancien Premier ministre, recouvert du drapeau tricolore, a fait son entrée dans l'église, porté par onze légionnaires et précédé par quatre barbus en tablier de sapeur, hommage à celui qui était colonel honoraire de la Légion étrangère.
Les portes du sanctuaire se sont refermées derrière le cercueil pour la cérémonie religieuse, réservée aux personnalités. La sobriété était de mise. Pierre Messmer n'avait pas voulu d'éloge funèbre.
Les anciens Premiers ministres Pierre Mauroy, Edith Cresson et Edouard Balladur, étaient là, de même qu'une dizaine de ministres en exercice: Hervé Morin (Défense) et Michèle Alliot-Marie (Intérieur), successeurs à l'Hôtel de Brienne de celui qui fut ministre des Armées du général de Gaulle, Xavier Darcos (Education), Bernard Kouchner (Affaires étrangères), Christine Boutin (Logement), Eric Woerth (Budget), André Santini (Fonction publique), Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement), Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Alain Marleix (Ancien combattants)...
Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, et ses prédécesseurs, Yves Guéna et Pierre Mazeaud, assistaient aussi à la cérémonie.
Beaucoup d'habits verts dans l'assistance, puisque Pierre Messmer avait été élu en 1999 à l'Académie française au siège de Maurice Schumann: Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle, Jean Dutourd, Alain Decaux, Maurice Druon, Jean d'Ormesson...
Parmi les anciens ministres de droite ou de gauche, Roland Dumas, Charles Pasqua, Simone Veil, Hervé Gaymard, Michel Roussin...
Outre beaucoup de représentants de la haute hiérarchie militaire, pour celui qui fut notamment combattant de la France libre, avaient fait le déplacement Marie-France Garaud, ancienne conseillère de Pompidou puis de Chirac dans les années 70 et l'amiral Philippe de Gaulle.
La cérémonie, achevée par les honneurs militaires et la sonnerie aux morts, a été célébrée par l'évêque aux armées, Mgr Patrick Le Gal.
Pierre Messmer devait être inhumé dans le Morbihan, où il possédait une résidence, dans "la plus stricte intimité familiale".