Photo transmise par Vert et Rouge.
Saut du 2ème REP sur Calvi
Et texte de Marie Larroumet
Le 2er REP est en effet le régiment ancré dans la tradition des parachutistes étrangers au service de la France, d’où ses deux Saints Patrons, Saint Antoine, Saint Patron de la Légion étrangère, et Saint Michel, Saint Patron des parachutistes.
Saint Michel est, [size=16]avec Raphaël et Gabriel, l’un des trois Archanges – un Archange est un ange supérieur dans la hiérarchie céleste – présent dans les trois religions monothéistes, juive, chrétienne et musulmane. Son nom signifie « Qui est comme Dieu » (traduction de l’hébreu).[/size]
Michel est ainsi reconnu par tous comme l’Archange par excellence, même avant que ce terme ne soit utilisé pour Gabriel et Raphaël. Ils sont tous les trois fêtés le 29 septembre.
Saint Michel Archange est mentionné plusieurs fois dans la Bible, toujours en tant que chef de la milice céleste. Il joue un rôle majeur dans l’Apocalypse (dernier livre du Nouveau Testament), texte qui relate le combat de Michel contre le démon, représenté sous la forme d’un dragon : aidé de son armée d’anges, Michel parvient à terrasser la bête qu’il précipite dans l’abîme. L’Archange symbolise ainsi la force des puissances du bien contre le mal. [size=16]Michel est aussi un magistrat puisqu’il préside à la pesée des âmes au jour du jugement dernier pour séparer les élus des damnés. Enfin, il est chargé de guider les âmes des défunts jusque dans l’au-delà.[/size]
L’iconographie chrétienne le représente donc revêtu d’une armure, brandissant une lance ou une épée et terrassant Satan ou le démon qui gît à ses pieds. Il est à noter que certaines traditions, surtout orientales, le représentent également avec une balance à la main, avec l’intention de peser et de juger les âmes des défunts qu’il escortera ensuite dans l’au-delà.
Pour les musulmans, Michel est l’ange – un ange austère et ombrageux – qui, avec Gabriel, a instruit Mahomet au Coran.
Saint Michel Archange est une figure emblématique de l’histoire religieuse de l’Europe.
Originaire du Proche-Orient, le culte de Michel se propage au IVème siècle en Egypte, dans les églises coptes – chrétiens d’Egypte – et dans l’Empire Byzantin – Empire qui, durant plusieurs siècles (395-1453), s’étendait dans tout l’Ouest de la Méditerranée et dont Constantinople, actuellement Istanbul, était la capitale –.
Il gagne ensuite l’Europe par l’Italie, où il prend de l’ampleur avec la conversion des Lombards, avant de se développer en France et dans le Nord du continent.
Peuple du nord, les Lombards migrent vers le sud à partir du 1ier siècle et, passant par ce qui est aujourd’hui l’Allemagne, conquièrent la presque totalité de la péninsule italienne dont ils sont chassés en 774 par Charlemagne (vers 747-814). Il est à noter que ce peuple donne son appellation actuelle à la région du même nom située autour de Milan – première capitale du royaume Lombard – dans le nord de l’Italie. Sous l’influence du pape Grégoire 1er, dit Grégoire le Grand (vers 540-604), les Lombards se convertissent au christianisme et, rapprochant leurs croyances les unes des autres avant conversion complète, assimilent Odin, principal dieu de la mythologie nordique, à Michel, tous deux ayant les mêmes vertus guerrières.
Les Lombards érigent ainsi en Italie de nombreux édifices religieux en hommage à Saint Michel, y compris semble-t-il, le premier sanctuaire de Saint Michel Archange sur le Mont Gargano dans les Pouilles (Sud de l’Italie) où, selon un récit écrit entre le Ve et le VIIIe siècle, l’Archange serait apparu à trois reprises avant que le lieu lui soit consacré, sauvant notamment la vie d’un taureau blanc en déviant la flèche qui lui était destinée en direction de l’auteur du tir.
Selon un autre récit rédigé au milieu du IXe siècle, l’Archange serait également apparu à trois reprises pour que lui soit consacré l’îlot situé entre ciel et terre qui, en Normandie dans le nord de la France, porte désormais son nom, le Mont Saint Michel faisant même apparaître un taureau blanc en ce lieu.
Un bien curieux parallèle en sommes pour deux lieux très éloignés l’un de l’autre.
Et c’est ici que l’histoire religieuse rejoint la légende ! Car ces deux sanctuaires appartiennent également à l’une des lignes dites « lignes de Ley », lignes droites symboliques matérialisées par l’alignement de sites préhistoriques proéminents et réoccupés ultérieurement découvertes au XXe siècle. Cette ligne, nommée « ligne Saint Michel », est jalonnée de sept sanctuaires consacrés à l’Archange – il y serait partout apparu – qui relie l’Irlande à Israël, passant d’Est en Ouest par l’Angleterre, la France, l’Italie et la Grèce : le monastère Skellig Michael en Irlande, celui de St Michael’s Mount dans les Cornouailles (Sud de l’Angleterre), celui du Mont Saint Michel en Normandie (Nord de la France), l’abbaye Sacra di San Michele dans le Val di Susa (Nord de l’Italie), le sanctuaire San Michele de Monte Sant-Angelo dans Les Pouilles (Sud de l’Italie), le Monastère orthodoxe de Saint Michel sur l’Ile de Symi (Grèce) et le Monastère du Mont Carmel à Haïfa en Israël. Outre l’étrangeté de leur alignement – la légende ne dit-elle pas que cette ligne symbolise le coup d’épée que l’Archange asséna au diable pour l’envoyer en enfer – , il est à noter que : premièrement, la ligne formée par ces sept sanctuaires s’aligne parfaitement avec le soleil levant du solstice d’été – moment de l’année où le soleil monte au plus haut dans le ciel et éclaire pendant une durée maximum l’un des deux hémisphères – et, deuxièmement, trois de ces sites, les principaux, sont équidistants les uns des autres : le Mont Saint Michel en France, la Sacra di San Michele en Val di Susa et le sanctuaire du Monte Sant-Angelo dans les Pouilles.
Rien d’étonnant donc que nombreux soient ceux qui tout au long des siècles aient souhaité se placer sous la protection de Saint Michel Archange. Il est le patron de nombreuses villes et pays, protecteur du peuple juif, gardien de l’Église catholique, protecteur des malades et des auxiliaires médicaux, des forces armées, de la police aux marins, des parachutistes, des pompiers, des radiologistes, des épiciers et de tous ceux qui utilisent des balances, tels que les pharmaciens, les confiseurs, les merciers, les escrimeurs, les maîtres d’armes, les doreurs, les fabricants de coupes.
Alors : Vive Saint Antoine et vive Saint Michel ! Et bonne fête aux légionnaires parachutistes.