MICHAUX DCD
Nombre de messages : 32771 Date de naissance : 11/11/1931 Age : 93 Localisation : BELGIQUE Date d'inscription : 08/10/2006
| Sujet: -Le DUR mois d'avril des combattants de D.B.P. Lun 1 Avr - 14:29:09 | |
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- Chaque jour d’avril voit se rétrécir comme une peau mouillée l’aire du camp. Isabelle est isolée. Eliane reprise, reperdue. Huguette est le théâtre de combats désespérés dans la boue d’un sol labouré, dans les tranchées effondrées, dans l’incessant vacarme des explosions de mortiers, de grenades, de bengalores que les volontaires de la mort viennent glisser sous les barbelés et dans les embrasures des abris.
- Le 1er avril, le 6e B.P.C. du chef de bataillon Marcel Bigeard lance des contre-attaques. Dominique 5 et Eliane 1 sont repris avant d’être abandonnés faute de troupes fraîches. Eliane 2 tient toujours. Assauts Viets et contre-attaques des parachutistes se succèdent.
- Bloqué sur la face est, le général Giap fait effort à l’ouest sur Huguette 6 en particulier.
- Sur un blockhaus face à Eliane 4 et aux parachutistes du Bawouan, un sergent-chef marocain est devenu fou. Il saisit une mitrailleuse et ouvre le feu sur le P.C. du capitaine André Botella, commandant du 5e B.P.V.N. Persuadé que les Viets ont enfin conquis leur objectif, Eliane 2, Botella ordonne la riposte et les observateurs ennemis, alertés, font donner immédiatement leur artillerie. La bataille assoupie sur Eliane 2 se réveille. D’en bas des Champs Elysées, un méplat qui prolonge Eliane 2 vers le sud-ouest, les bataillons Viets sont repartis vers l’assaut. Et, une fois encore, ils se font hacher sur le glacis. La bataille se poursuit pendant de longues heures, jusqu’à ce qu’une contre-attaque menée par les survivants du 1er B.E.P. et de la 13e D.B.L.E., les rejette définitivement hors des barbelés. ‘’Nous tenons les Champs Elysées’’ dit le sous-lieutenant Boisbouvier, commandant maintenant la 4e compagnie du 1er B.E.P. ‘’C’est de la folie’’ réplique le chef de bataillon Marcel Bigeard ; ‘’Vous allez vous faire massacrer par les canons du mont Chauve. Repliez-vous : j’ai décidé d’abandonner cette portion de terrain. Même les Viets n’y stationnent plus’’.
- Au soir du 1er avril, après avoir passé huit heures à cheminer à travers les boyaux qui serpentent entre les collines, une unité fraîche, le régiment 174 de la division 316, part à la conquête d’Eliane 2 défendu par des Thaïs, des Marocains, des parachutistes, des légionnaires. Au matin, il doit se retirer, abandonnant des cadavres par centaines, sur les Champs Elysées et aux abords de la murette d’enceinte.
- Il en est ainsi tout au long des journées et des nuits des 1er, 2 & 3 avril.La bataille pour la 5e colline va se poursuivre trois jours encore, avec le même acharnement.
- Le 2 avril, le sergent Bousserez prend le commandement provisoire du peloton du R.I.C.M. Il contre-attaque sur Huguette où les bo-dois ont pu prendre pied. Ils se replient, mais c’est pour revenir à l’assaut, plus nombreux, plus agressifs encore.
- Le sous-lieutenant André Mengelle effectue son premier saut sur Diên-Biên-Phu : il rejoint le 1er escadron du R.I.C.M. du capitaine Harvouët, blessé le 31 mars et resté à son poste.
- Le 1er B.E.P. a des éléments accrochés à Eliane 2, d’autres en soutien sur Huguette 6.
- Le commandant Guiraud est blessé ; pour un temps, le capitaine Vieulès le supplante. Martin, Luciani, eux aussi, sont touchés. Le bataillon compte une cinquantaine d’hommes en moins.
- Le 3 avril, le général Giap fait appel à la division 312 du général Lé Trong Tan, qui s’est emparé voici quatre jours des pitons les plus importants du dispositif français, Dominique 1 et 2.
- Au soir, la 312 est en ligne ; les légionnaires d’Huguette 6 voient s’entasser devant eux, dans les tranchées d’attaque, les casques plats des sections d’assaut. A la tombée de la nuit, le chef de bataillon Clemençon, commandant le I/2e R.E.I. et l’ensemble des Huguette, fait passer un message bref, impératif : ‘’Tenez. Jusqu’au bout. Sans espoir d’être secourus’’.
- Sur Huguette 6, depuis la veille, quatre-vingt-six légionnaires ont pris position aux ordres du lieutenant Rastouil. Ce sont des rescapés du III/13e D.B.L.E, survivants de la terrible nuit de Béatrice, quelques élèves gradés du peloton du lieutenant Philippe du I/13e D.B.L.E. et des volontaires issus de toutes les compagnies du I/2e R.E.I. Huguette 6 n‘est pas un P.A. bien étudié ; de plus, le réseau de barbelés qui le cerne, pilonné par les mortiers et les canons, offre de nombreuses brèches. L’une d’entre elles, la plus gênante, se situe exactement face à l’ennemi.
- Cette après-midi, des légionnaires, avec le sergent Katzianer, sont allés chercher dans les lignes Viets des blessés dont les haut-parleurs avaient annoncé la restitution. A la place des blessés, ils n’ont trouvé que des cadavres, méconnaissables.
- Le lieutenant Rastouil envoie sa section réservée, trente hommes aux ordres du lieutenant François et du sergent-chef Bleyer. La section arrive à temps pour encaisser le premier choc. A 22 heures, les légionnaires résistent toujours sur Huguette 6.
- Au Centre, le colonel de Castries est à l’écoute ; il ne faut pas perdre Huguette 6. Sur les instructions du lieutenant-colonel Langlais, le capitaine Tourret du 8e Choc envoie la compagnie du capitaine Michel Desmons à la rescousse d’Huguette 6, appuyée par deux chars.Les Viets n’attendaient pas de contre-attaque. Vers minuit, les parachutistes investissent la tranchée par laquelle arrivent les renforts ennemis et la nettoient, mètre par mètre ; les bo-dois refluent.
- Dans la nuit, les paras du II/1er R.C.P. tombent n’importe où. Certains se sont déchirés aux réseaux, d’autres se sont écrasés sur le toit des abris. Il y a des surprises, des émotions. Mais, tout compte fait, il n’y a qu’une seule entorse.
- Le 4 avril, à 5 heures du matin, un étrange silence tombe sur Eliane 2. Sans en avoir été chassés par une ultime contre-attaque, les Viets, furtifs, évacuent d’eux-mêmes les Champs Elysées. Ils se retirent des barbelés. Ils se diluent dans leurs boyaux d’accès. La bataille de la 5e colline vient de prendre fin. Elle a duré cent sept heures.
- Exsangue, la division 316 se retire d’Eliane 2. Elle y abandonne mille cinq cents cadavres mêlés aux trois cents morts français. La bataille pour Diên-Biên-Phu ne cesse pas pour autant.
- Dès le 5 avril, la garnison voit arriver des artilleurs, des cavaliers, des tringlots, des légionnaires, des marsouins, des Marocains, des Algériens, des Vietnamiens. Ils se sont portés volontaires pour venir et sauter sans autre préparation qu’une rapide initiation à la technique du dégrafage du harnais.Dans l’avion qui les emmène à D.B.P., en plein combat, ils ne regrettent pas cet enthousiasme qui leur a fait effectuer un pas en avant, ce matin, quand, au rapport, le sous-officier de semaine a demandé des volontaires. Ils n’en ont pas eu le temps. Ils ont aussitôt été saisis par le tourbillon. Formalités administratives, signature de l’acte de volontariat, constitution du paquetage et, à la nuit tombée, embarquement à bord d’un camion pour l’aérodrome de Bach Mai. Regroupés sous un hangar, ils ont découvert d’autres volontaires, tout aussi hagards qu’eux-mêmes. Certains affectent un cynisme vaguement moqueur, d’autres une fausse indifférence. La plupart s’interro
- Dans la nuit du 5 au 6 avril, la division 312 attaque une nouvelle fois Huguette 6. Une compagnie de marche du I/13e D.B.L.E., commandée par le lieutenant Viard, tente de porter secours aux légionnaires du lieutenant Rastouil par la piste Pavie. Entre Huguette 1 et son objectif, le renfort se cogne durement à un bataillon Viet, tapi en bouchon face au Sud. Le lieutenant Viard réussit à passer mais, derrière lui, le bataillon ennemi se reforme et lui interdit de se replier : il n’est qu’un prisonnier de plus dans Huguette 6 assiégé.
- La compagnie du lieutenant Bailly du 8e Chocs s’élance à son tour ; elle est étirée tout au long du drain ; les deux Shaffee du peloton blindé du R.I.C.M. avec dans la tourelle d’Ettlingen le sous-lieutenant Mengelle et dans celle de Conti le maréchal-des-logis Willer.Mais les Viets ont tiré la leçon de leur échec de la veille et ils ont installé un bouchon à la sortie du drain. La section de tête du sergent-chef Marty et ses Cambodgiens est sévèrement accrochée. Le char Conti, canon au plus bas, tire sans désemparer ; le caporal-chef Hugon et les deux Vietnamiens de son escouade, Hoï et Cong, à l’abri du blindage, jettent leurs grenades ; Bailly envoie une deuxième section, avec le sergent Le Brenn, à sa rescousse. Elle n’arrive pas à percer, elle non plus. L’artillerie ennemie se déchaîne soudain. Le Brenn est blessé ; de nombreux paras sont blessés ou tués. Le lieutenant-colonel Langlais hésite car il ne dispose d’aucun renfort.
- Il questionne le chef de bataillon Bréchignac : une seule compagnie du II/1er R.C.P. est presque complète ; celle du lieutenant Marcel Clédic. A 4 heures du matin, la compagnie Clédic déboule au pas de charge, en hurlant, dans le dos des Viets qui nettoyaient méthodiquement les dernières résistances d’Huguette 6, persuadés de n’être pas dérangés par une contre-attaque française.
- Un peu avant l’aube, le général commandant la 312, engage un bataillon du régiment 141. Mais Clédic a redonné du moral à la garnison d’Huguette 6, une trentaine de légionnaires intégrés aux parachutistes. Le choc est rude mais la garnison tient bon. D’ailleurs, la 1ère compagnie du 6e B.P.C., celle du lieutenant Le Page, réussit à percer.
- Dans le ciel bleu, les Bearcats et les Corsair lâchent les bombes sur les Viets, surpris à découvert ; les obus de l’artillerie française frappent également les Viets qui se replient.
- Cette attaque avortée sur Huguette 6 est la dernière que le général Giap a décidé de monter ainsi. Les sept jours de l’offensive que Eliane, Dominique, et Huguette lui a coûté cher : douze mille bo-dois gisent dans la boue ou encombrent ses infirmeries. Les Viets ont le moral au plus bas.
- Dans la nuit du 5 au 6 avril, le capitaine Robert Caillaud saute, volontaire pour l’état-major du lieutenant-colonel Pierre Langlais. Avant son départ, trois sous-officiers du 2e B.E.P. sont venus le saluer, leur ancien commandant de compagnie. Ils ignorent qu’ils embarqueront dans cinq jours à destination de Diên-Biên-Phu. Le sergent Georges Coutton, miraculeusement indemne, mourra d’épuisement dans un camp de prisonniers le 7 août ; le sergent Perusset disparaît sous un bombardement d’artillerie le 23 avril. Le sergent André, blessé une première fois le 13 avril, sera touché une seconde fois le 20 avril ; il reviendra, amputé de la jambe droite.
- A partir du 6 avril, les combats faiblissent sensiblement. Les assaillants ont souffert. Giap doit faire appel à ses réserves. Du côté français, le II/1er R.C.P. du chef de bataillon Jean Bréchignac est arrivé à Diên-Biên-Phu par fractions.
- Allioux, le patron du P.C. Feux, s’aperçoit que l’ennemi est en permanence branché sur les fréquences de ses artilleurs. Il fait constamment modifier les indicatifs mais l’ennemi possède de bons observateurs.
- Le 7 avril, le 1er B.E.P. perçoit un petit renfort : 17 légionnaires, presque tous des blessés rétablis.
- Les quatre bataillons paras, 1er B.E.P., 5e B.P.V.N., 6e B.P.C., 8e B.P.C., ont fondu ; ils ne comptent chacun que 300 hommes valides ; seul le II/1er R.C.P. aligne 600 combattants.
- Le 2e B.E.P. est envoyé en renfort ; 18 officiers, un peu plus de 600 sous-officiers et légionnaires, à fort pourcentage d’autochtones. Sauter sur Diên-Biên-Phu est aller au casse-pipe assuré. Malgré tout, aucun au 2e B.E.P. ne refusera de franchir la porte.
- Les avions qui volent tous feux éteints doublent facilement leur temps de trajet. Les appareils doivent se présenter isolément en larguant par demi-stick. La D.Z. au dessous est réduite à portion congrue et les paras sautent littéralement sur la position. Quel saut après la longue et angoissante approche ! Les traceuses filent vers le ciel. Au sol, les explosions ne cessent d’illuminer le terrain. Le fracas de la bataille remplace le silence habituel après le choc de l’ouverture des pépins. Ce saut est celui du sacrifice. Les légionnaires se doutent, autant que leur commandant, de la gravité de la situation. Le contact au sol relève de la loterie. Certains largués trop tôt ou trop tard, ou bien déportés par un coup de vent, glissant hors de la zone tenue. Ils tombent chez les Viets. Que deviennent-ils ? Les autres atterrissent dans un paysage bouleversé par l’artillerie et les travaux de défense. Les chanceux se reçoivent bien, à moins de rencontrer les barbelés, les champs de mines ou les salves d’obus. Le mieux est d’attendre le jour pour se repérer et se signaler.
- Une terrible odeur de mort monte du sol. Le sergent-chef San Martin se souvient : ‘’Plus je descendais, plus l’odeur de cadavre me prenait à la gorge. Heureusement, j’avais emmené une petite fiole à boire avec les copains’’.
geant des yeux, essayant de trouver chez le voisin la même vague appréhensionDans la nuit du 5 au 6 avril, la division 312 attaque une nouvelle fois Huguette 6. Une compagnie de marche du I/13e D.B.L.E., commandée par le lieutenant Viard, tente de porter secours aux légionnaires du lieutenant Rastouil par la piste Pavie. Entre Huguette 1 et son objectif, le renfort se cogne durement à un bataillon Viet, tapi en bouchon face au Sud. Le lieutenant Viard réussit à passer mais, derrière lui, le bataillon ennemi se reforme et lui interdit de se replier : il n’est qu’un prisonnier de plus dans Huguette 6 assiégé. La compagnie du lieutenant Bailly du 8e Chocs s’élance à son tour ; elle est étirée tout au long du drain ; les deux Shaffee du peloton blindé du R.I.C.M. avec dans la tourelle d’Ettlingen le sous-lieutenant Mengelle et dans celle de Conti le maréchal-des-logis Willer.Mais les Viets ont tiré la leçon de leur échec de la veille et ils ont installé un bouchon à la sortie du drain. La section de tête du sergent-chef Marty et ses Cambodgiens est sévèrement accrochée. Le char Conti, canon au plus bas, tire sans désemparer ; le caporal-chef Hugon et les deux Vietnamiens de son escouade, Hoï et Cong, à l’abri du blindage, jettent leurs grenades ; Bailly envoie une deuxième section, avec le sergent Le Brenn, à sa rescousse. Elle n’arrive pas à percer, elle non plus. L’artillerie ennemie se déchaîne soudain. Le Brenn est blessé ; de nombreux paras sont blessés ou tués. Le lieutenant-colonel Langlais hésite car il ne dispose d’aucun renfort. Il questionne le chef de bataillon Bréchignac : une seule compagnie du II/1er R.C.P. est presque complète ; celle du lieutenant Marcel Clédic. A 4 heures du matin, la compagnie Clédic déboule au pas de charge, en hurlant, dans le dos des Viets qui nettoyaient méthodiquement les dernières résistances d’Huguette 6, persuadés de n’être pas dérangés par une contre-attaque française. Un peu avant l’aube, le général commandant la 312, engage un bataillon du régiment 141. Mais Clédic a redonné du moral à la garnison d’Huguette 6, une trentaine de légionnaires intégrés aux parachutistes. Le choc est rude mais la garnison tient bon. D’ailleurs, la 1ère compagnie du 6e B.P.C., celle du lieutenant Le Page, réussit à percer. Dans le ciel bleu, les Bearcats et les Corsair lâchent les bombes sur les Viets, surpris à découvert ; les obus de l’artillerie française frappent également les Viets qui se replient. Cette attaque avortée sur Huguette 6 est la dernière que le général Giap a décidé de monter ainsi. Les sept jours de l’offensive que Eliane, Dominique, et Huguette lui a coûté cher : douze mille bo-dois gisent dans la boue ou encombrent ses infirmeries. Les Viets ont le moral au plus bas. Dans la nuit du 5 au 6 avril, le capitaine Robert Caillaud saute, volontaire pour l’état-major du lieutenant-colonel Pierre Langlais. Avant son départ, trois sous-officiers du 2e B.E.P. sont venus le saluer, leur ancien commandant de compagnie. Ils ignorent qu’ils embarqueront dans cinq jours à destination de Diên-Biên-Phu. Le sergent Georges Coutton, miraculeusement indemne, mourra d’épuisement dans un camp de prisonniers le 7 août ; le sergent Perusset disparaît sous un bombardement d’artillerie le 23 avril. Le sergent André, blessé une première fois le 13 avril, sera touché une seconde fois le 20 avril ; il reviendra, amputé de la jambe droite. A partir du 6 avril, les combats faiblissent sensiblement. Les assaillants ont souffert. Giap doit faire appel à ses réserves. Du côté français, le II/1er R.C.P. du chef de bataillon Jean Bréchignac est arrivé à Diên-Biên-Phu par fractions. Allioux, le patron du P.C. Feux, s’aperçoit que l’ennemi est en permanence branché sur les fréquences de ses artilleurs. Il fait constamment modifier les indicatifs mais l’ennemi possède de bons observateurs. Le 7 avril, le 1er B.E.P. perçoit un petit renfort : 17 légionnaires, presque tous des blessés rétablis. Les quatre bataillons paras, 1er B.E.P., 5e B.P.V.N., 6e B.P.C., 8e B.P.C., ont fondu ; ils ne comptent chacun que 300 hommes valides ; seul le II/1er R.C.P. aligne 600 combattants. Le 2e B.E.P. est envoyé en renfort ; 18 officiers, un peu plus de 600 sous-officiers et légionnaires, à fort pourcentage d’autochtones. Sauter sur Diên-Biên-Phu est aller au casse-pipe assuré. Malgré tout, aucun au 2e B.E.P. ne refusera de franchir la porte. Les avions qui volent tous feux éteints doublent facilement leur temps de trajet. Les appareils doivent se présenter isolément en larguant par demi-stick. La D.Z. au dessous est réduite à portion congrue et les paras sautent littéralement sur la position. Quel saut après la longue et angoissante approche ! Les traceuses filent vers le ciel. Au sol, les explosions ne cessent d’illuminer le terrain. Le fracas de la bataille remplace le silence habituel après le choc de l’ouverture des pépins. Ce saut est celui du sacrifice. Les légionnaires se doutent, autant que leur commandant, de la gravité de la situation. Le contact au sol relève de la loterie. Certains largués trop tôt ou trop tard, ou bien déportés par un coup de vent, glissant hors de la zone tenue. Ils tombent chez les Viets. Que deviennent-ils ? Les autres atterrissent dans un paysage bouleversé par l’artillerie et les travaux de défense. Les chanceux se reçoivent bien, à moins de rencontrer les barbelés, les champs de mines ou les salves d’obus. Le mieux est d’attendre le jour pour se repérer et se signaler. Une terrible odeur de mort monte du sol. Le sergent-chef San Martin se souvient : ‘’Plus je descendais, plus l’odeur de cadavre me prenait à la gorge. Heureusement, j’avais emmené une petite fiole à boire avec les copains’’. Dans la nuit du 9 au 10 avril, les premiers éléments du 2e B.E.P. du chef de bataillon Liesenfelt sautent : le P.C. léger et sa section de protection, et la moitié de la C.C.B. et la 7e compagnie qui perd 3 tués et 3 disparus. La 8e ne peut sauter. Au petit jour, le chef de bataillon Hubert Liesenfelt et le capitaine Charles Delafond vont reconnaître l’implantation de la 7e compagnie sur Dominique 3, tenu par le BT 2 du commandant Chenel. Au retour, un obus de mortier tombe sur le petit groupe. Le capitaine Charles Delafond est tué. Le lieutenant Le Cour Grandmaison prend le commandement de la 7e compagnie ; 24 h plus tard, le lieutenant Dominique Fragonard, chef de section à la 7e compagnie est tué par un obus. Le 10 avril, le chef de bataillon Marcel Bigeard veut reprendre Eliane 1 ; les mortiers du lieutenant Allaire noient les tranchées périphériques d’Eliane 1 sous un déluge de torpilles ; après une préparation d’artillerie de dix minutes, à 6 heures 10, la 1ère compagnie du lieutenant Le Page avec la section de l’adjudant Herraud et la 2e compagnie du lieutenant Trapp avec la section du lieutenant Samalens se lancent à l’assaut : ce sont des Vietnamiens qui s’élancent avec détermination. Ils foncent sans faiblir ; ils crient, jetant la perturbation dans les rangs des bo-dois, surpris au gîte, tête baissée, encore assommés par les déflagrations. Les voltigeurs ne sont pas nombreux, une trentaine pour les deux compagnies. Mais les criquets du bataillon Bigeard veulent prouver que la foi, l’enthousiasme, le courage ne sont pas l’apanage du camp opposé. Derrière eux, les Européens des lieutenants Corbineau et Leroy, galvanisés par l’élan de leurs camarades vietnamiens, courent pour les rattraper. Tous foncent. Ils mènent un assaut insensé et formidable. Surpris, bousculé, le Viet se replie et disparaît. Sur le sommet d’Eliane 1, tout est noir et rouge. Il est midi ; Le Page à gauche et Trapp à droite organisent une défense hâtive car les Viets vont réagir. Les bo-dois contre-attaquent presque aussitôt. Un assaut improvisé qui sent le dépit et la colère. Sur le sommet, les deux compagnies de parachutistes s’accrochent. Tous les chefs de section de la 1ère compagnie sont tués ou blessés. Le sergent-chef Hervé Marc, le bras arraché, agonise au fond d’un trou. Les lieutenants Pierre Leroy, André Samalens et Roland Corbineau ont été atteints par des rafales et des éclats de grenade. Leurs sections sont commandées par de simples sergents ; en tête, Sentenac, blessé, qui a refusé d’être évacué. A droite, la 1ère section de la 2e compagnie est réduite à rien ; son chef, le sergent-chef René Baliste, a été tué l’un des premiers. Il ne reste que deux survivants : le caporal Cazeneuve et le grand parachutiste Pingwarski. Ils tiennent. Ils veulent ramener le corps de leur chef. La 3e compagnie du capitaine Robert Perret, venue en appui, éprouve aussi des difficultés ; le lieutenant Fromont, criblé d’éclats, tient un bout de tranchée avec une poignée de valides. Sur les quatre-vingt parachutistes de la 2e compagnie du 6e B.P.C. engagés dans l’assaut sur Eliane 1, le lieutenant Trapp a perdu quinze tués, vingt-deux blessés. Tous ses chefs de section. A la nuit tombante, Eliane 1 tient toujours ; la 1ère compagnie du capitaine Charles et la 2e compagnie du capitaine Minaud, du II/1er R .C.P., viennent relever les compagnies du 6e B.P.C. Les seules compagnies dont dispose le camp retranché. A peine arrivés, les paras du 1er sont cloués par le tir effroyable de l’artillerie vietminh. Vers 19 heures, les bo-dois du régiment 98 lancent la contre-attaque. Le choc initial tombe sur la section Ruyter. Les hommes sont arrivés l’avant-veille. Très vite, ils sont engagés. Derrière eux, les autres sections à leur tour sombrent dans la bataille. Le sergent Steffen, qui dirige le groupe des infirmiers de la 1ère compagnie est capturé ; il reçoit l’ordre de soigner les soldats de l’Armée populaire ; il soigne désormais tout combattant blessé. En trois heures, les deux compagnies du II/1er R.C.P. ont perdu la moitié de leur effectif ; les capitaines Charles et Minaud sont blessés. Les radios appellent à l’aide. Alors, pour la première fois depuis le début de la bataille, le chef de bataillon Bigeard demande à tous les bataillons de Diên-Biên-Phu de l’aider à conserver Eliane 1. Le premier bataillon à répondre est le 1er B.E.P. La compagnie du capitaine Martin s’équipe en vitesse et fonce sur Eliane 1. Au moment d’entamer l’ascension, les légionnaires se mettent à chanter ‘’Contre les Viets, contre l’ennemi’’ ; et avec eux d’autres camarades, ceux d’une compagnie du 2e B.E.P. larguée la veille. Derrière eux, deux compagnies du 5e B.P.V.N. hâtivement regroupées par le capitaine Botella, la 2e du lieutenant Pham Van Phu et la 3e aux ordres du capitaine Guilleminot, qui vient de succéder au lieutenant Gaven. La Marseillaise s’élève dans les rangs des Bawouans. A 2 heures du matin, les derniers Viets sont délogés de leurs trous sur Eliane 1. Au soir du 10 avril, les arrivants de la 5e, de la 7e, et de la 8e participent à la défense de Dominique 3 et Dominique 4 ; le 2e B.E.P. perd déjà 11 tués, 3 disparus et 15 blessés. L’hémorragie ne va pas cesser d’empirer. Dans la nuit du 10 au 11 avril, l’intégralité du reliquat du 2e B.E.P. saute. Sur les 129 largués de la 5e compagnie du lieutenant de Biré, 58 sont des Vietnamiens. Soit quasi 50% de l’effectif. D’autres arrivées, limitées, viennent prêter main-forte pour aider les copains comme le lieutenant Izquierdo, décidément sur tous les fronts. Un petit renfort pour le 1er B.E.P. 2 officiers, dont le lieutenant de Stabenrath (dont le destin s’achèvera dans la cuvette), 13 sous-officiers, 28 légionnaires dont le futur caporal-chef Jozsef Harvath. Les compagnies des deux B.E.P. se battent pour Eliane 1, pour Huguette 6, de plus en plus vulnérable dans sa position avancée, et pour Huguette 1, légèrement en retrait. Le lieutenant Henri Legros de la 13e D.B.L.E. est tué sur Huguette 6, le 11.04.1954. Au nombre des blessés du 11, le sergent-chef Coalan (futur lieutenant Coatalem). Depuis la reprise d’Eliane 1, la bataille s’exaspère. Les Viets veulent en finir. Tous les soirs, ils remontent à la conquête d’un sommet bouleversé. Tous les matins, ils en redescendent, un peu plus meurtris, un peu plus désappointés. Ils ne passent pas. La 316 s’use les dents sur les parachutistes et les légionnaires qui s’accrochent, pas même une centaine, et ne lâchent pas. A l’autre bout de la vallée, la 308 émousse ses griffes sur Huguette 6, un chaos de bosses et de trous boueux dans lequel vivent, depuis deux semaines, les quelque cent-quatre-vingt défenseurs, légionnaires du I/2e R.E.I. et du III/13e D.B.L.E. et parachutistes du 5e B.P.V.N. et des renforts. A leur tête, le capitaine Alain Bizard avec les lieutenants Rastouil et François. Ils sont assiégés, coupés de tout. Pour les soutenir, les approvisionner, il faut, chaque soir, organiser de véritables opérations offensives mettant plusieurs compagnies en œuvre. Trouvant l’assaut trop meurtrier, le général Giap a décidé d’asphyxier Huguette 6. Dans la nuit du 13 au 14 avril, les Viets lancent une nouvelle grande offensive. Ils parviennent à quelques centaines de mètres de la position centrale mais ils sont repoussés. Le 14 avril, un obus de 57 sans recul percute l’abri des officiers sur Huguette 6, au moment du briefing quotidien ; le lieutenant Jacques Rastouil est tué ; le capitaine Alain Bizard et le lieutenant Méric sont blessés. Le soir même, le colonel de Castries décide l’évacuation de ce P.A. Le 16 avril, en pleine bataille, le colonel Christian de la Croix de Castries est nommé général ; d’autres officiers reçoivent un avancement, notamment le lieutenant-colonel Jean Langlais nommé colonel, le chef de bataillon Marcel Bigeard du 6e B.P.C. nommé lieutenant-colonel, le capitaine André Botella du 5e B.P.V.N. nommé chef de bataillon, le capitaine Pierre Tourret du 8e Choc nommé chef de bataillon, le lieutenant Hervé Trapp du 6e B.P.C. nommé capitaine, le lieutenant Pham Van Phu du 5e B.P.V.N. nommé capitaine, et le lieutenant Michel Brandon du 1er B.E.P. nommé capitaine. Le 17 avril, vers 20 heures, deux compagnies du 1er B.E.P., la 1ère du lieutenant Luciani et la 3e compagnie du capitaine Martin, et deux compagnies du 8 Choc, dont la 4e du lieutenant Bonelli, se portent sur Huguette 1 et attaquent en direction d’Huguette 6. L’action coûte cher : 17 tués, 78 blessés dont 5 officiers (Martin, Fournier, Brandon, Roux et Stabenrath). Heureusement, seul Martin est sérieusement touché. Ce qui ne l’empêche pas, après soins, de reprendre la tête de sa compagnie. L’opération de dégagement échoue. Le chef de bataillon Marcel Bigeard en informe le chef de bataillon Clemençon : Huguette 6 est encerclée ; sa garnison doit tenter une sortie. Le 18 avril, jour de Pâques, dans le brouillard matinal, les 150 légionnaires et parachutistes vietnamiens, rescapés d’Huguette 6, foncent vers leurs amis. Trois cents mètres à couvrir, sur un glacis sans le moindre abri, en plein dans le champ des mitrailleuses. La moitié passera. Les autres tomberont dont le lieutenant Jean François du I/2e R.E.I. Sur les quelque trois cents légionnaires ou parachutistes qui ont servi sur Huguette 6, 106 sont morts, 49 ont été blessés et 79 sont portés disparus. La chute d’Huguette 6 précipite celle d’Huguette 1, encerclée. Le 19 avril, le lieutenant-colonel Vadot, commandant le sous-secteur centre, demande au chef de bataillon Coutant, qui commande les restes du I/13e D.B.L.E., d’équiper une compagnie fraîche et l’envoyer relever le lieutenant Spezio du I/2e R.E.I. sur Huguette 1. Coutant dispose de la 2e compagnie de Capeyron aujourd’hui sur Eliane 2, la 1ère compagnie de Viard en réserve, les débris de la 2e compagnie rassemblés par Philippe, à la grave blessure du capitaine Chounet, amalgamés au peloton des élèves gradés, et la 4e compagnie du capitaine Chevallier. A neuf heures du soir, la 4e compagnie quitte Huguette 3 et franchit l’espace qui la sépare d’Huguette 2. Devant elle, un no man(s land lugubre. Cent mètres de silence et le contact avec les Viets. Deux fois les légionnaires se ruent à l’assaut. En vain. Ils se heurtent à un véritable ouvrage défensif. A minuit, Chevallier demande un tir de neutralisation. Toute la nuit, la 4e compagnie tient bon. Au petit jour, l’artillerie prend enfin les tranchées ennemies. Les derniers deux cents mètres sont parcourus en trois heures au milieu de masses de Viets. A dix heures, la 4e compagnie de Chevallier prend pied sur Huguette 1 : elle est réduite à quatre-vingts hommes ; elle a perdu le tiers de son effectif ; la compagnie Spezio quitte le P.A. avec un courage inouï ; derrière Chevallier, le rideau viet s’est refermé ; il faudra deux heures aux légionnaires du I/2e R.E.I. pour rejoindre Huguette 3. Pendant quatre jours, la position est attaquée en permanence. Au jour, elle disparaît dans la fumée des explosions, écrasée sous un déluge d’obus venant de Dominique 2. Le 22 avril, le capitaine Chevallier regroupe ses soixante légionnaires dans le réduit central. Le 23 avril, les Viets reviennent. Huguette 1 est submergée. A 23 heures, le poste radio de la 4e compagnie cesse d’émettre. Sans eau, sans vivre, presque sans munitions, les légionnaires ont tenu une longue semaine, face à un bataillon relevé chaque jour. Fou de terreur, assommé de coups, ivre de faim et de fatigue, un seul légionnaire d’Huguette 1, Josef Untermleschner, regagne de centre de D.B. Malgré les réticences du colonel Langlais, le général de Castries s’obstine à vouloir reprendre ce Huguette 1, qui livre à l’ennemi plus des deux-tiers de la piste d’atterrissage qu’il juge indispensable à la défense de ce qui reste du camp retranché. Langlais et Bigeard font la grimace. Le 8e Choc est sur Epervier, le II/1er R .C.P. est sur Eliane 6, le I/13e D.B.L.E. sur Eliane 2, le 1er B.E.P. sur Huguette 4 et 5. Il ne reste que le 2e B.E.P. qui paraît le seul bataillon encore suffisamment étoffé. Le colonel Langlais retourne à son P.C. La contre-attaque est préparée par le lieutenant-colonel Marcel Bigeard, adjoint opérationnel de Langlais ; elle est lancée par le 2e B.E.P. : les compagnies de Biré et Boulinguiez partiront d’Huguette 2 et fonceront plein nord tandis que les compagnies Pétré et Le Cour Grandmaison déboucheront à partir du P.A. Opéra, plein est pour tourner les défenses d’Huguette 1.Mais le bataillon n’est pas sur la base de départ au déclenchement de l’appui feu à 13h45. A 14H30, le 2e B.E.P. s’élance ; la compagnie de Biré parvient à prendre pied dans les tranchées Viets à 15H25 mais elle est accueillie par un barrage de mitrailleuses ; de Biré est touché aux deux jambes ; les autres compagnies sont clouées et fauchées sur des billards par les armes automatiques. A 16H30, l’ordre de repli demandé au P.C. du camp est accordé par le lieutenant-colonel Marcel Bigeard car le succès de l’opération n’est plus assuré. Les compagnies Boulinguiez et de Biré reviennent, en petits groupes, vers Huguette 2 qu’elles atteignent vers 17 heures ; celles de Pétré et de Le Cour Grandmaison ont beaucoup plus de mal. Elles y perdent 80% de leurs effectifs. Les pertes du 2e B.E.P. sont de 154 légionnaires tués ou blessés : 29 tués, dont le capitaine Leonce Picatto et le lieutenant Jean Garin, 9 disparus, 116 blessés dont le capitaine Pétré et les lieutenants de Biré et Ysquierdo. L’aérodrome est pris ; les Viets sont à 600 mètres du P.C. du général Christian de Castries.
Les deux B.E.P. fusionnent en un bataillon de marche aux ordres du commandant Guiraud. Au 1er B.E.P., les 1e et 4e compagnies sont regroupées derrière de Stabenrath, les 2e et 3e derrière Brandon qui vient d’être promu capitaine à titre exceptionnel. Au 2e B.E.P., les 5e et 7e sont derrière Le Cour Grandmaison, les 6e et 8e avec Pétré. Les nouvelles unités reçoivent mission de défendre Huguette 2, 3 et 5, avec le P.C. Guiraud sur Huguette 5. Les blessés capables de tenir une arme se rassemblent sur Junon, petit P.A. au sud du dispositif en bordure de la Nam Youm. Les journées suivantes sont consacrées essentiellement à l’amélioration des défenses, et à des patrouilles et embuscades sur les tranchées des Viets. Les tirs de harcèlement ennemis ne diminuent pas pour autant et la litanie des tués et blessés se poursuit inexorablement. Le 29 avril, le char Douaumont est atteint de plein fouet dans le compartiment de l’aide-pilote par un obus de 105. Le marsouin Daoust est littéralement volatilisé. Le sergent-chef Pradine et le marsouin Leroy sont grièvement blessés. Le peloton du R.I.C.M. n’a plus un char intact. Deux d’entre eux sont enterrés et servent de blockhaus. Le 30 avril, pour la fête traditionnelle de la Légion, un Camerone ‘’sans vin ni boudin’’ et où les légionnaires tombent comme le 30 avril 1863. Si les Viets ont marqué un peu le pas dans leurs attaques, ils continuent de grignoter. Chaque nuit, ils creusent et progressent vers les défenses françaises. Les coups de main ne peuvent rien pour stopper leur inexorable avance qui les mène à meilleure distance d’assaut. La bataille pour Huguette 1 a été meurtrière et a coûté un millier de tués et blessés dans le camp français, ramenant les effectifs combattants à 3 000 hommes environ. Diên-Biên-Phu ne dispose plus la moindre réserve de contre-attaque.
- Sur Epervier, le chef de bataillon Tourret commande ce qui reste de son bataillon, le 8e Choc : 400 hommes, augmentés de la 1ère compagnie du 5e B.P.V.N. du capitaine Bizard et de deux sections de Thaïs, soit 550 hommes au total.
- Les Huguette sont passés sous le commandement du chef de bataillon Guiraud qui ne dispose que d’un petit bataillon de marche constitué à partir des rescapés des deux B.E.P., soit 500 légionnaires parachutistes, plus une compagnie de 140 Marocains aux ordres du capitaine Nicod, soit un total de 640 hommes.
- Au sud des Huguette, sur deux positions baptisées Lily, le commandant Nicolas a regroupé le reste du I/4e R.T.M., 250 Marocains à peu près.
- Le long de la Nam Youm, sur Junon, se trouvent quelques 150 Thaïs Blancs du capitaine Duluat, appuyés par la ‘’compagnie de marche’’ de l’armée de l’air, 20 aviateurs sans avions aux ordres du capitaine Charnod.
- A l’est de la rivière, Eliane 1, 2, 3 et 4 sont commandés par le chef de bataillon Bréchignac secondé par le chef de bataillon Botella. Il ne lui reste plus que 400 parachutistes du II/1er R.C.P. et 150 Vietnamiens du Bawouan, avec le capitaine Pham Van Phu. Plus sur Eliane 2, le I/13e D.B.L.E. du commandant Coutant avec deux compagnies qui se relaient toutes les quarante-huit heures sur la position. A peine 300 hommes.
- Dominique 3 et Eliane 10, les deux points d’appui coincés entre les collines et la rivière, sont tenus par les 350 Thaïs du B.T.2 du commandant Chenel. Il dispose en outre de la dernière compagnie du III/3e R .T.A. du capitaine Filaudeau et des restes du 6e B.P.C. aux ordres du commandant Thomas. 350 hommes en tout.
- Les derniers 3 000 combattants de Diên-Biên-Phu sont face au corps de bataille du général Giap, constitué de 30 bataillons et 35 000 combattants dont 25 000 recrues, venant des camps d’instruction de Bac Kan et du Tan Hoa, sans compter, bien évidemment les artilleurs et les travailleurs, 60 000 hommes de plus.
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