Pierre Charles Albert Marie
Langlais (né le 2 décembre 1909 à Pontivy dans le Morbihan, mort le 17 juillet 1986 à Vannes) est un officier Français ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale et la guerre d'Indochine. Il est connu pour avoir commandé le « secteur centre » du camp retranché de Dien Bien Phu, en remplacement du colonel Gaucher, tué le 13 mars 1954, lors de la première attaque vietminh.
Guerre d'Indochine
Il part en Indochine en octobre 1945 avec la 9
e Division d'Infanterie Coloniale (9
e DIC) dans laquelle il commande un bataillon. Il combat au cours de la Première Guerre d'Indochine et notamment lors de la Bataille d'Hanoï en décembre 1946.
Il se bat en Centre Annam et au Nord-Laos lors d'un second séjour de deux ans en 1949.
Il commande ensuite en France en octobre 1951 la 1
re demi-brigade de commandos parachutistes (1° DBCCP) avant de repartir pour un troisième séjour en Indochine en juin 1953.
Opération Castor
Article détaillé : Opération Castor.
Lieutenant-colonel, il commande le GAP 2, l'un des deux groupements aéroportés parachutistes sous les ordres du général Gilles qui sautent sur Dien Bien Phu le 20 novembre 1953.
Son GAP 2 comprend:
- le 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) de Guiraud
- le 5e BPVN (Bataillon de parachutistes vietnamiens) de Bouvery
- le 8e BPC (Bataillon de parachutistes de choc) de Tourret
(Le GAP 1 de Fourcade comprend quant à lui le 6
e BPC de Bigeard, le 1
er BPC et le 2/1
er RCP. Ses bataillons sont relevés rapidement après leurs parachutages).
Langlais saute avec le 1
er BEP, le 21 novembre, mais se foule la cheville à l'atterrissage et se fait évacuer à Hanoï. Il revient à Dien Bien Phu quelques semaines plus tard, avec le colonel de Castries qui succède au général Gilles, comme commandant de la base aéroterrestre.
Dien Bien Phu
Article détaillé : Bataille de Điện Biên Phủ.
« Le chef d'état-major, le colonel Keller, est dépressif (on l'évacue par avion) et le colonel Piroth, commandant l'artillerie, se suicide. Heureusement, la position centrale est dirigée par le lieutenant-colonel Langlais. »
2Promu colonel le 16 avril 1954, durant la bataille, Langlais reçoit ses épaulettes des mains du général de Castries. Comme elles sont rouges (Castries est spahi), il les teint en noir à l'encre de chine. Langlais croit ferme en la victoire ; le 1
er mai il expédie une dernière demande à Hanoï qu'il termine avec une insolence plus que justifiée
[non neutre] : « Malgré vous, nous gagnerons cette Bataille ! »
Il est fait prisonnier le 7 mai comme toute la garnison du camp.
Officiers et soldats, 16 000 hommes ont fait partie de la garnison : on comptera 1 726 tués, 1 694 disparus, 5 234 blessés et 10 823 prisonniers, dont à peine 3 290 reviendront vivants. Côté Vietminh, le bilan est estimé à environ 15 à 20 000 tués et 20 à 25 000 blessés.
Fin de vie
Pierre Langlais est ensuite commandant d’une brigade aéroportée en Algérie puis du 22
e RIMa et du secteur de Marnia de 1955 à 1959.
Il termine sa carrière général de division en 1968 après avoir été promu commandant en chef au Sénégal puis commandant de la 20
e Brigade Aéroportée à Pau.
De 1969 à 1984, il est président de l’
Association Nationale des Combattants de Dien Bien Phu3.
Marqué à vie par la tragédie de son expérience de Dien Bien Phu et par sa captivité dans les camps de concentration Viet-Minh, et souffrant d'une sévère dépression, Pierre Langlais se défenestre de son appartement sur le port de Vannes le 17 juillet 1986.