Alors que la guerre se termine en Europe, les Japonais attaquent par surprise, le 9 mars 1945, l'ensemble des garnisons françaises de l'Indochine. Une retraite épique, menée avec énergie par le général Alessandri, permet au 5ème REI, le régiment du Tonkin, de se regrouper en Chine, après deux mois de marches et de combats. Avec plus de neuf mille morts, la Légion étrangère a lourdement contribué à la libération de l'Europe mais elle ne va pas connaître le repos pour autant.
A partir de 1946, le 2ème REI, la 13ème demi-brigade de la légion étrangère (DBLE), le 3ème REI et le 1er régiment étranger de cavalerie (REC) débarquent en Indochine et sont renforcés par des unités d'un type nouveau : les bataillons étrangers de parachutistes. Dans cette guerre où le gouvernement ne veut pas engager le contingent, la Légion est mise à contribution avec des effectifs qui atteindront jusqu'à 30 000 hommes, dont une large majorité d'allemands. De Phu Tong Hoa à Dien Bien Phu, la Légion perdra en Indochine 300 officiers dont 4 chefs de corps, et plus de dix mille sous-officiers et légionnaires. Cette campagne sera la plus meurtrière de toute l'histoire de la Légion étrangère.
Survivants de Phu Tong Hoa en juillet 1948. Source : Musée de la Légion Avant même que ne cessent les hostilités en Indochine, les premiers troubles apparaissent en Afrique du Nord. La Légion se bat tout d'abord au Maroc et en Tunisie, puis en Algérie. En 1962, la Légion quitte l'Algérie, devenue indépendante, et le monument aux morts de Sidi-bel-Abbès est ramené à Aubagne.
Entre 1962 et 1969, la légion étrangère connaît une phase de transition. Toujours présente en Outre-Mer, à Madagascar puis en Guyane, à Djibouti, en Polynésie française et dans l'archipel des Comores. Le légionnaire se fait à nouveau bâtisseur : le 5ème régiment étranger (RE) crée en Polynésie les infrastructures nécessaires aux essais nucléaires français. En Guyane, le 3ème REI perce la route de l'Est et aménager le site de lancement du centre spatial guyanais. En métropole, les légionnaires travaillent à la construction de pistes dans les grands camps militaires du Sud de la France.
Le début des années soixante-dix voit un retour des activités opérationnelles. La Légion est d'abord engagée au Tchad, de 1969 à 1970, et y retournera de 1978 à 1988. En 1978, les feux de l'actualité se braquent sur l'intervention du 2ème REP au Zaïre. L'audacieuse opération aéroportée menée sur Kolwezi permet au régiment de sauver la population européenne du massacre. En 1983, la Légion s'engage à Beyrouth, dans le cadre de la Force multinationale de sécurité.
En 1991, lors de la guerre contre l'Iraq, plus de 2500 légionnaires participent, avec la division Daguet, à l'opération victorieuse "Tempête du désert". Le 1er REC, le 2ème REI et le tout jeune 6ème régiment étranger de génie (REG) y gagneront chacun une citation à l'ordre de l'armée. Puis, de plus en plus, les opérations vont se multiplier, pour la Légion comme pour le reste de l'armée française, dans un cadre qui devient multinational.
Lors d'une patrouille sur un fleuve de Cochinchine, un soldat est à son poste de tir à bord d'un bateau blindé français du Génie. La mitrailleuse est une Browning (calibre 50) de 12,7 mm. Décembre 1947. Source : SCA - ECPAD Photographe : Verneret Opération "Camargue" : un crabe progresse dans les dunes de la "Rue sans joie". Centre Annam, juillet 1953. Source : ECPAD A partir de 1992, commencent les actions de maintien de la paix sous l'égide de l'Organisation des nations Unies. La Légion intervient au Cambodge en 1992 et 1993, en Somalie en 1992 puis, en 1993, au Ruanda, de juillet à septembre 1994, lors de l'opération "Turquoise". Depuis 1993, les unités Légion se sont succédées en ex-Yougoslavie dans toutes les postures que lui imposaient les mandats fixés à l'armée française.
En 1996 à Bangui, et en 1997 à Brazzaville, la Légion intervient pour des opérations de protection de ressortissants français.
Au cours de l'année 2003, les unités de la Légion étrangère ont été déployées en Afghanistan, dans le cadre de l'opération PAMIR, en Côte d'Ivoire, dans le cadre des opérations LICORNE et CORYMBE, au Kosovo, dans le cadre de la KFOR, mais aussi au Tchad, à Djibouti, au Gabon, à Mayotte, en Guyane ...
Légionnaires au début de la bataille de Dien Bien Phu. 13 mars 1954. Source : ECPAD