Pierre Montagnon, né à Paris en 19312, est un militaire et essayiste français.
Ses livres publiés essentiellement chez Pygmalion, ont pour thème l'histoire de la France et de l'Empire colonial français, des victoires et défaites de son Armée, de la Seconde Guerre mondiale à la période de décolonisation et, en particulier, des deux conflits majeurs qui la marquèrent (Indochine et Algérie). Bien qu'étayée sur le recours systématique aux archives des Forces armées françaises, son œuvre n'en privilégie pas moins les témoignages directs (interviews des protagonistes de l'histoire) et, quand pertinent, elle n'hésite pas à faire appel aux souvenirs personnels de l'auteur. Pierre Montagnon a aussi écrit sur l'École de Saint-Cyr et la Légion étrangère.
Ancien élève du Prytanée militaire de La Flèche et de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, il sert comme officier au 2e REP en Algérie. Il est blessé le 18 décembre 1956 dans la région d’El Mezeraa au sud de Tebessa.
En avril 1961, il est l'un des officiers qui rallie le régiment au putsch des généraux en l'absence de son chef de corps (le lieutenant-colonel Darmuzai). À la suite de l'échec du putsch il devient un des cadres opérationnels de l'Organisation armée secrète (OAS) où il est responsable du secteur est d'Alger (le quartier Hussein-Dey)3. Dans la pratique, les chefs de secteurs auront peu d'autorité et devront se contenter d'accompagner les initiatives locales de la base sans parvenir à imposer de discipline et encore moins de plan d'ensemble4.
En mars 1962, après l'échec du soulèvement de Bab el Oued et la tuerie de la rue d'Isly où l'armée tire sur la foule des manifestants pieds-noirs, le capitaine Montagnon prend le maquis dans le massif de l'Ouarsenis5. À la tête de 80 hommes, Montagnon et un groupe d'officiers gagnent la région d'Orléansville (actuellement Chlef), afin de combattre le FLN et de créer une zone « libérée ». L'opération fait long feu et, en avril 1962, encerclé par l'armée française, le capitaine Montagnon doit se rendre6. En janvier 1963, il est condamné à six ans de réclusion et, à la faveur d'une amnistie, libéré en décembre 1964.
Pierre Montagnon entame alors une carrière de chef d'entreprise dans la distribution de matériel de chauffage. En parallèle, il publie son premier livre Pas même un caillou (1965). Il faudra attendre 1984 pour qu'il publie un deuxième ouvrage La Guerre d'Algérie, qui reçoit le Prix Biguet de l'Académie française (prix de littérature et philosophie)