En ce jour, le colonel LEMEUNIER, le plus ancien dans le grade le plus
élevé, a tenu à lire le récit de la batalle de Camerone.
Sur le point d'appui de Eliane 2, tenu par le 1/2 REI, un aviateur "maladroit'
a , quelques temps auparavent, largué des caisses de " VINOGEL ", qui
sont tombées pas loin d'un blockaux tenu par les viets.
Les légionnaires, défendent l'approche de ces caisse, à coups de fusils,
de lance-grenades. Une déléguation de s/offs. s'est rendue auprès du
commandant COUTANT, pour obtenir l'autorisation d'aller récupérer cette
préieuse cargaison.
- Non, a répondu COUTANT. Il n'est pas question de risquer plus de pertes
que cela n'e vaut.
- Mais, c'est Camerone, mon commandant.
- Justement. Noubliez pas que Danjou et ses hommes ont tenu sans
boire toute une journée.
Un peu avant la nuit, lassé sans doute d l'insistance que mettaient ses
hommes à réclamer l'autorisation de monter un commando de récupératon
COUTANT s'est glissé dans la tranchée, il a souri :
- C'est peut'être faisable.
Cela équivalait à un accord. La nuit venue, une dizaine de légionnaires;ce
sont extraits de la boue des tranchées. Des volontaires bien sûr, mais des
volontaires séletionnés, car toute la compagnie était sur les rangs.
Ils ont bondi i vite, que les viets n'ont pas eus le temp de réagir. Les
premiers, arrivés ax crénaux des blockaus, ont poussés des grenades à
travers les meurtrières, tandis que les autres, foncaient jusqu'au caisses.
En se repliant, ils ont parachevés le travail de destruction des blockaus,
en les faisant sauter avec des pains de plastic ramassés sur les cadavres
pourissants des volotaires de la mort viets, abattus quelques jours plutôt.
Dans so compte rendu des activités de la nuit, COUTANT s'est borné à
mentionner la destruction des ouvrages ennemis et, DE CASTRIES en a
fait état dans son télégramme à Hanoï. Le soir, ce fait d'armes a été
signalé dans la presse et au... palais-Bourbon, certains députés ont sans
doute eu la gorge nouée par une bouffée d'orgueil en pensant aux senti-
ments de loyauté et d'abnégation qu'inspire la France à ses volotaires
etrangers.