Gugny Willy
Raoul Charles Magrin-Vernerey, plus connu sous le
pseudonyme de MONCLAR, était vraiment une extraordinaire figure de
guerrier, le type même de l’officier de Légion tel que le montrent la
légende et la littérature populaire. Ralph Monclar, né le 7 février
1892 à Budapest (Hongrie), décédé au Val-de-Grâce, le 3 juin 1964 est
un officier français, qui s’est illustré durant les deux conflits
mondiaux, et particulièrement dans les rangs des Forces françaises
libres. Il est l’un des premiers officiers supérieurs à répondre à
l’Appel du 18 Juin.
Après des études au lycée Victor-Hugo de Besançon et au
petit séminaire d’Ornans, il a quinze ans et demi lorsqu’il se présente
pour s’engager dans la Légion étrangère. En raison de son jeune âge il
n’est pas admis et retourne à ses études.
Entré à Saint-Cyr en 1912, il en sort en 1914 avec la
promotion "Montmirail", est promu sous-lieutenant le 5 août de cette
même année, rejoint le 60e Régiment d’Infanterie (60e RI) et termine la
guerre avec le grade de capitaine. Il est alors Chevalier de la Légion
d’honneur, titulaire de 11 citations blessé sept fois et réformé à
90% : cuisse fracturée par balle, bras droit brisé par l’explosion
d’une grenade, deux blessures à la tête imposant deux trépanations, les
yeux brûlés par des gaz.
Après l’armistice du 11 Novembre 1918, affecté au
Levant, il assure le commandement de divers postes ou formations
syriennes : Odessa, Levant, Syrie, Maroc, Algérie, Tonkin. Deux
nouvelles citations récompensent cet officier pittoresque d’une extrême
bravoure.
Le 1er mars 1924, il obtient enfin de rejoindre cette
Légion dont il rêvait depuis sa jeunesse. Après un bref séjour au 1er
REI, il est affecté au 3e REI et prend part à la campagne du Maroc
jusqu’en 1927. Il rejoint alors le Proche-Orient et est promu chef de
bataillon en 1928.
Il est une nouvelle fois affecté à la Légion en 1931 et
ne quittera cette arme chère à son coeur qu’en octobre 1941. Affecté au
2e REI, il séjourne au Maroc puis rejoint le 5e REI au Tonkin.
Rentrant d’Extrême-Orient, il prend en janvier 1938 le
commandement du bataillon d’instruction de Saïda, est nommé
lieutenant-colonel le 25 juin de la même année, avant de repartir au
Maroc avec le 4e REI. Jusqu’au 23 février 1940, date à laquelle il est
désigné pour prendre le commandement des « deux bataillons de Légion à
destination non fixée », qui viennent d’être mis sur pied. Ce sera le
début de l’épopée de la 13e DBLE.
Le 13 mai, à BJERVIK, la 13° Demi-brigade livre son
premier combat, conquiert sans désemparer quatre objectifs, force
l’ennemi à fuir en abandonnant de nombreux prisonniers, des armes
automatiques, des équipements impossibles à dénombrer et jusqu’à dix
avions bimoteurs.