Graf Spee
Technologiquement, l’Admiral Graf Spee était en avance sur son temps, notamment en ce qui concerne sa vitesse1. La construction de sa coque soudée à l'arc et non rivetée comme il était courant de le faire, permit une énorme gain de masse et ses puissants moteurs Diesel lui permettaient de combiner vitesse et protection. Tout ceci lui assurait une manœuvrabilité exceptionnelle, il pouvait ainsi effectuer des changements de cap bien plus rapidement que la plupart des autres cuirassés.
Du coté de l'armement, il n'était pas en reste avec ses six canons de 280 mm disposés en deux tourelles triples à l'avant et à l'arrière du navire. Ceux-ci pouvaient tirer leurs projectiles jusqu'à une distance de 27 km et à une cadence de 2 obus par minute. De plus, ils étaient dotés d'une grande précision grâce aux équipements optiques et électroniques très performants pour l'époque. En plus de son armement principal, le cuirassé possédait aussi huit canons de 150 mm, plusieurs batteries anti-aériennes et un grand nombre de mitrailleuses lourdes.
De plus l’Admiral Graf Spee était doté de ses propres moyens de reconnaissance et d'observation, grâce aux deux hydravions embarqués à bord. Ceux-ci étaient de type Arado Ar 196, catapultés à partir du navire ; une fois leur mission terminée, ils étaient remontés à bord grâce à une grue. Malheureusement, ces appareils censés augmenter son efficacité et sa protection en repérant les navires n'étaient pas au point et de fait étaient souvent en réparation dans les hangars du navire.
Mais la principale innovation sur ce navire était la présence d'un radar ; il était d'ailleurs l'un des premier à en être équipé. A cette époque, cet instrument était présenté comme un immense atout permettant de repérer les navires sans être soi-même repéré. Cependant le radar équipant l’Admiral Graf Spee était un modèle archaïque à peine sorti des laboratoires et ne permettait de repérer les navires qu'à une distance de 15 km soit moins que la portée de l'artillerie principale. De plus la zone d'opération affectée au bâtiment étant l'Atlantique sud et celui-ci bénéficiant généralement d'une bonne visibilité, l'équipement n'était pas d'une grande utilité
La bataille du Rio de la Plata 13 décembre 1939 fut la première bataille navale importante de la Seconde Guerre mondiale, qui se termina par le sabordage du cuirassé de poche allemand Amiral Graf von Spee après une campagne de trois mois contre les navires marchands britanniques dans l'océan Atlantique. La bataille du Rio de la Plata est la conclusion de la chasse entamée par les anglais de la Home Fleet à l'encontre du cuirassée allemand le Graf von Spee.
L’Admiral Graf Spee suite aux attaques menées contre les navires marchands qui permettaient à l'Angleterre de survivre est recherchée par toute la Home fleet avec un seul but, le couler. Le reich ne possédant pas de port où se ravitailler le navire alla en Uruguay dans la baie du Rio Plata. Ce pays étaient à l'époque neutre et permettait à tous navires de guerre de pouvoir s'abriter dans ses ports pendant la durée d'un mois. Les anglais au courant firent circuler le bruit que la Home fleet attendait l'Admiral Graf Spee à la sortie de la baie. Mais cette information était fausse et avait deux buts - que le croiseur reste cloîtré au fond la baie en attendant que la home fleet à court de carburant parte - avoir le temps d'ameuter tous les navires anglais possibles. Puis une seconde rumeur dit que la home fleet était partie. Ainsi le cuirassé appareilla mais à la sortie de la baie rencontra la Home Fleet.
L'escadre du Royaume-Uni comprenait le croiseur lourd HMS Exeter (3 tourelles (2 × 203 mm), 6 tourelles (2 × 102 mm), des batteries de 32 mm, 1 hydravion) et les croiseurs légers HMS Ajax et HMS Achilles, qui engagèrent le combat avec le navire allemand (2 tourelles (3 × 280 mm), 8 tourelles (1 × 132 mm), des batteries de 64 et 32 mm, 2 hydravions). La flotte britannique s'était avant le contact divisée en deux groupes, l'Exeter s'était dissimulé derrière un écran de fumée et arrivé à bonne distance lança ses obus éclairants pour encadrer le Graf Spee. Celui-ci se rendit aussitôt compte qu'il avait un autre combat à livrer à la première salve d'obus lancée par l'Exeter. La seule faiblesse du cuirassé allemand résidait dans son faible armement mal distribué (deux uniques tourelles triples de 280 mm), qui ne lui permettait pas de livrer bataille à de trop nombreuses cibles en même temps. Langsdorff commit là une seconde erreur de jugement en concentrant le feu sur l'Exeter négligeant les croiseurs légers qui en profitèrent pour se rapprocher.
Il s'acharna sur le bâtiment amiral britannique tant et si bien que les croiseurs légers arrivèrent à portée de torpilles du cuirassé. Cependant, une fois lancées, les torpilles ratèrent la cible ; Langsdorff comprenant sa méprise changea son fusil d'épaule et riposta violemment sur l'Ajax qui fut sérieusement endommagé, mais l’Achilles s'était rapproché à moins de 5 000 mètres, ce qui rendait les tourelles principales du cuirassé inopérantes, il se retourna de nouveau sur l’Exeter, dont un gros obus de 203 mm venait de percer sa coque au-dessus de la flottaison. Un déluge de feu s'abattit sur l’Exeter qui perdit deux de ses trois tourelles principales, réduites au silence par des bordées d'obus de 280 mm.
L’Exeter dut quitter le théâtre des opérations brusquement pour ne pas sombrer tant il était endommagé, cependant avant de partir il lança ses torpilles sur le Graf Spee : une seule atteignit son objectif, en plein centre, là où le blindage était le plus épais, ce qui causa quelques dégâts minimes ; en revanche un dernier obus de 203 mm balaya le pont supérieur du Graf Spee, causant de nombreuses victimes.
L'Exeter hors d'état de poursuivre le combat, l'Achilles et l'Ajax durent se retirer à leur tour, à court de torpilles, leur armement étant insuffisant. Langsdorff mit le cap sur le port de Montevideo.
L'amirauté britannique n'avait que le croiseur lourd HMS Cumberland disponible, venu des îles Malouines, mais fit croire que le porte-avions Ark Royal et le croiseur de bataille Renown arrivaient.
Langsdorff choisit de saborder le navire pour épargner son équipage, qui partit pour Buenos Aires, et lui-même se suicida.
Les prisonniers pris par le Graf Spee et placés dans le navire de ravitaillement Altmark furent libérés par un commando du destroyer britannique HMS Cossack dans le Jøssingfjord, dans les eaux neutres norvégiennes.