1830
14 juin
Présence turque
1515-1830
Depuis le XVIe siècle les commerçants français payaient au Dey le droit de faire du négoce dans les « concessions d'Afrique » qui trafiquaient surtout du corail. Ces concessions avaient été renouvelées en 1818. Depuis le Congrès de Vienne, le Dey n'avait plus le droit de réduire les chrétiens à l'esclavage et d'en faire commerce. Il avait dû rendre, en 1816, mille captifs chrétiens sous a menace d'une flotte anglaise. Mais il continuait à pratiquer en Méditerranée des raids de corsaires, la "course" , comme on disait.
En 1819 un amiral français et un amiral anglais sont allés voir Hussein-Dey pour le sommer, au nom de leurs gouvernements, de renoncer à la course. Le Dey hausse les épaules. Renoncer à la course ? Mais c'est de la course que les gens de la Régence d'Alger tirent depuis des siècles leurs plus grands profits. Il n'écoute pas ces Européens.
La France ne peut pas abandonner ses ressortissants, ni laisser bafouer son pavillon par les pirates du Dey.
Charles X a besoin de prestige. L'opposition intérieure le harcèle. Les militaires, sont favorables à l'intervention. Elle est finalement décidée. Le 3 mars, le roi l'annonce dans son discours du trône. Il faut, dit-il, « délivrer la France et l'Europe du triple fléau que les puissances chrétiennes ont enduré trop longtemps, l'esclavage de leurs sujets, les tributs que le Dey exige d'elles et la piraterie qui ôte toute sécurité aux côtes de la Méditerranée ».
Las d'être rançonné, d'être victime des enlèvements des marins français vendus en esclavage et des exigences pécuniaires des pirates turques, Charles X envisage un débarquement dans la Régence d'Alger.
Le consul de France de l'époque du plan : Monsieur de Kercy,conseille de choisir la presqu'île de Sidi-Ferruch comme point de débarquement.
Comme le ministre des Affaires étrangères faisait la sourde oreille sur une dette à la famille Bacri, le Dey avait molesté le consul, à Bône. Sa maison avait été fouillée, pillée. On avait arraisonné et pillé des bateaux de commerce. Et le Dey avait demandé à Charles X le rappel du consul Deval.
En 1830 suite au "Coup de l'évantail" par Hussein-Dey, sur le consul Deval les Français débarquent.
Les Français débarquent en Algérie
Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger. L'Algérie est alors sous la souveraineté du sultan d'Istanbul, mais dans les faits l'intérieur du pays est laissé à l'abandon. La conquête française de l'Algérie a été déclenchée fortuitement : en 1827, le dey d'Alger donne un coup d'éventail au consul de France qui refuse de s'engager sur le remboursement d'un prêt, et en 1830, Charles X décide d'envoyer une expédition punitive à Alger. Trois semaines après ce débarquement, le dey d'Alger donnera sa capitulation.
Le débarquement de l'Armée française
La France envoie, ses soldats contre les marchands d'esclaves, pirates des mers (Turcs) pour faire régner la Paix et libérés les Autochtones corvéables à merçi de la Régence turque, rançonnés par les Janissaires d' Hussein-Dey.
Les soldats de Bourmont ont une étrange mission : passer la mer pour prendre Alger.br> Il faut vingt jours à la marine à voile pour parvenir dans la baie de Sidi Ferruch. À la lunette, Bourmont observe la ville d'Alger, toute blanche, dominée par la Casbah, résidence du gouverneur Hussein-Dey qui impose au pays la loi du sultan de Constantinople.
Mais beaucoup de ses habitants se sont enfuis, à l'approche des Français : 10000 peut-être, sur 30000. Bourmont se demande si le Dey va résister. Il ne dispose pas, se dit-il, de forces suffisantes. La démonstration de la flotte devrait suffire, pour que la ville ouvre ses portes d'elle-même. La ville a la forme d'un triangle dont la Casbah est le sommet, un sommet de plus de 100 mètres d'altitude.
le 25 mai 1830, 36450 hommes embarquent à Toulon sur 103 bâtiments de guerre, 527 navires à voile de commerce, 3500 chevaux , 120 canons et trois divisions : Loverdo, Berthezène, Duc des Cars aux ordres de l'amiral Duperré sous le commandement du général de Bourmont
C'est une longue opération , qui s'effectue sous un soleil de plomb. Il faut quatre jours pour débarquer tout le monde. Pendant ces quatre jours, les Français ne tirent pas un coup de fusil.
Ils sont observés, mais les troupes du Dey n'attaquent pas. A croire que la ville est abandonnée.