Orpheline de son père à l'âge de 11 ans, la petite Marie-Louise Dombec fut une enfant difficile. Adolescente, elle est ouvrière dans une usine de chaussures comme piqueuse sur cuir. Elle se marie une première fois et a un fils qui meurt très jeune. Divorcée, elle se remarie avec son filleul de guerre, le lieutenant pilote Louis Bastié, originaire de Fiac. C'est à ses côtés qu'elle découvre sa passion pour l'aviation. Le 29 septembre 1925, elle obtient son brevet de pilote. Une semaine après, elle passe avec son avion sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux. Mais l'année suivante, son mari trouve la mort dans un accident d'avion. Loin de se décourager, Maryse Bastié devient monitrice de pilotage : l'aventure dure six mois et s'arrête avec la fermeture de son école de pilotage.
Montée à Paris, elle donne des baptêmes de l'air et fait de la publicité aérienne. Elle décide d'acheter son propre avion, un Caudron C109 à moteur de 40 CV. Comme elle n'a pas d'argent pour le faire voler, le pilote Drouhin va l'aider à financer sa passion. Le 13 juillet 1928, il lui offre le poste de premier pilote. Elle établit alors avec lui un premier record féminin homologué de distance (1 058 kilomètres) à Treptow, en Poméranie. En 1929, elle établit un nouveau record de France féminin de durée de vol, de 10 h 30, et un record international féminin de durée avec 26 h 44. Ce record lui est pris le 2 mai 1930 par Léna Bernstein (35 h 45). Bien décidée à le récupérer, elle décolle le soir du 2 septembre 1930 et se pose le 4 après 37 h 55 de vol. Elle a lutté jusqu'à l'épuisement contre le froid et le manque de sommeil. Elle établit ensuite un record de distance avec 2 976 km sur le parcours Paris - Uring (URSS). Pour cet exploit, à son retour, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur et le Harmontrophy américain décerné, pour la première fois, à une Française.
En 1935 elle crée, à Orly, l'école « Maryse Bastié Aviation ». Encouragée par Mermoz, qui lui a fait faire avec lui un aller-retour, elle s'attaque à la traversée de l'Atlantique Sud. Un mois à peine après la disparition de Mermoz, le 30 décembre 1936, elle traverse l'Atlantique de Dakar à Natal, seule à bord d'un Caudron-Simoun.
Lors de l'offensive allemande de mai 1940, elle offre ses services à la Croix-rouge, notamment auprès des prisonniers français regroupés au camp de Drancy. Lors du départ d'un train vers l'Allemagne, elle est bousculée par une sentinelle allemande et se fracture le coude droit. Elle en garde une invalidité et ne pilote plus. Sous couvert de son activité à la Croix-Rouge, elle recueille des renseignements sur l'occupant.
En 1951, elle entre au service de relations publiques du Centre d'Essais en vol. Dans le cadre d'une de ses missions, elle trouve la mort dans le crash d'un Noratlas, après un meeting aérien à Lyon, le 6 juillet 1952. Maryse Bastié est enterrée à Paris, au cimetière du Montparnasse. Elle était capitaine de l'armée de l'air et totalisait 3 000 heures de vol.
De nombreux établissements scolaires français portent son nom. Un timbre-poste à son effigie [1] à été émis.
Quelques records En 1930, elle bat le record de durée féminin international en 37 heures 55 minutes.
En 1931, elle s'empare du record féminin international de distance, avec 2 976 kilomètres.
En 1936, elle réalise la traversée féminine de l'Atlantique Sud en 12 heures 5 minutes.
HonneursCommandeur de la Légion d'honneur (1947)
Citation à l'Ordre de la Nation