Photo du jour - 6 mars 2023 -

Don Marino Barreto Junior, né Marino Barreto y Rubio (Matanzas, 8 décembre 1925 - Milan, 10 décembre 1971), était un auteur-compositeur-interprète et contrebassiste cubain.
Il a été l'un des protagonistes incontestés des étés musicaux italiens des années 50 à 1962.

Né dans la région de Matanzas, il a vécu une adolescence très aventureuse en raison de l'activité politique de son père, José Marino Barreto dit El Bombin, qui a travaillé aux côtés de la président Mario Garcia Menocal; avec Marino âgé de quelques mois, la famille a déménagé en Espagne pour des raisons politiques, d'où, cependant, ils ont fui au début de la guerre civile.

De retour à Cuba, il grandit dans de grandes difficultés économiques, même si entre-temps son père devenait le médecin le plus connu de l'île ; en 1940, la famille rentre définitivement en Espagne et Marino fréquente le lycée des pères piaristes, obtenant le titre de "don" qu'il associera à partir de ce moment à son nom.

En 1944, il s'enfuit de chez lui pour s'enrôler dans la Légion étrangère française car son père voulait qu'il ait un diplôme en médecine dentaire et vécut deux ans au Maroc espagnol ; blessé au combat en Algérie, pendant sa convalescence il intègre la fanfare de la Légion à Sidi Bel Abbes.

Ayant découvert la musique, il décide alors de s'inscrire au Conservatoire de Tétouan et obtient un diplôme de contrebasse ; de retour à Madrid, il entre en 1948 dans l'orchestre de Roque Carabajo.
C'est avec cet ensemble qu'il arrive en Italie en 1949 pour une série de représentations ; lors d'une soirée à Viareggio, en raison de l'indisposition du chanteur, il se voit obligé de le remplacer : le succès est tel que, dès ce moment, il décide de débuter sa carrière de chanteur, d'abord dans l'orchestre de Gigi Stok puis soliste.

Dans la seconde moitié de la décennie suivante, il connaît ses plus grands succès : on se souvient de La plus belle du monde, écrit par Marino Marini, vendu à plus de cent mille exemplaires, Negri angels (reprise du thème Angelitos Negros d'Antonio Machin, inspiré du poème du poète vénézuélien Andres Eloy Blanco, thème chanté par Pedro Infante en 1948 dans le film du même nom, puis repris par Fausto Leali en 1968), Arrivederci (écrit par Giorgio Calabrese pour le texte et par Umberto Bindi pour la musique, qui a atteint la première position pendant 11 semaines), Per un baci d'amor (écrit par Alberto Testa pour les paroles et par Poes pour la musique), Un'anima tra le mani (repris par The Rokes), Cinque minuti ancora, Consuelo (écrit pour lui par Ugo Calise) et aussi une chanson dont Barreto lui-même était l'auteur, comme Hasta la vista señora (son plus réussi,vendu à deux cent mille exemplaires, traduit en huit langues et longtemps utilisé comme thème de clôture des soirées par son orchestre) et Visino de angelo, écrit pour sa fille Altagracia, dont en 1958 une des premières vidéo clips dans l'histoire de la musique italienne a été réalisé.

Son succès a rapidement décliné avec l'avènement du beat, mais Barreto a continué à se produire dans les clubs en tant qu'exposant de ce qui était alors défini comme de la musique "confidentielle" et à enregistrer pour Philips, la principale maison de disques pour laquelle il travaillait.

Il est décédé à l'âge de 46 ans en 1971 d'une cirrhose du foie à l'hôpital Fatebenefratelli de Milan.
Il laisse derrière lui sa femme Linda Huri Blumenfeld (médecin) et deux enfants : David, engendré par sa femme, et Altagracia, née d'une relation antérieure à son mariage avec Rossella Tatoli.
Il a été enterré au Cimitero Maggiore de Milan; après l'exhumation pour la fin de la concession, sa dépouille repose dans la section 211, inhumée dans la cellule 1624.