Embuscades
Le 24 juin, 1954, soucieux d'éviter une deuxième catastrophe comme le siège de Dien Bien Phu, l'état-major français a ordonné au G. M. 100 d'abandonner sa position de défense à An Khê (en) dans les montagnes centrales et de revenir à Pleiku, à quelque 50 km à l'ouest via la RC 19 (Route coloniale 19) alors que les rapports des Services de Renseignement français font état de la présence de plusieurs régiments Viet Minh (le 803, le 810, le 120 et le 96) comprenant plus de 15 000 combattants appuyés par 25 000 porteurs divers et brancardiers, sur le parcours de cette RC 191.
C'est l'opération Églantine.
À 14h15, la colonne tombe dans une embuscade de troupes Viet Minh appartenant au 803e régiment, et subit de lourdes pertes. L'embuscade est montée sur trois kilomètres, entre le kilomètre 12 et le kilomètre 15. Les restes du G. M. 100 réussissent à s'échapper. Rejoints par le G. M. 42 et le 1er groupe, ils doivent encore parcourir plus de 30 km de route en territoire contrôlé par l'ennemi. Les 28 et 29 juin, ils tombent dans une autre embuscade du 108e régiment du Viet-Minh à Dak Ya-Ayun. Les survivants atteignent finalement Pleiku le jour suivant.
En cinq jours de combats, le G. M. 100 a perdu 85 % de ses véhicules, 100 % de son artillerie, 68 % de ses équipements de transmission et de 50 % de ses armes légères. La compagnie d'état-major n'a plus que 84 hommes sur 222. Le 43e colonial, le 1er et le 2e Bataillon de Corée qui comptait environ 834 hommes chacun n'ont plus que respectivement 452, 497, et 345 hommes. Le 2e Groupe du 10e d'artillerie coloniale qui a été réduit à combattre comme une compagnie d'infanterie, après la perte de tous ses canons, ne compte plus que 215 hommes sur les 475 d'origine. Plusieurs hommes dont le colonel Barrou ont été faits prisonniers de guerre2. En comparaison, le 96e régiment Viet-Minh a perdu 100 hommes3,4.
Le 29 juin, le reste du 1er bataillon de Corée reçoit l'ordre de prendre part à l'opération Myosotis afin d'ouvrir la RC 14 (Route coloniale 14) entre Pleiku et Buôn Ma Thuột qui était à plus de 96 kilomètres au sud. Le 17 juillet, la colonne tombe dans une embuscade au col de Chu Dreh tendue par les unités locales du 96e régiment Viet-Minh. Lorsque les survivants sont enfin arrivés à Ban Me Thuot, le lendemain, il ne restait plus que 107 hommes sur 452, dont 53 blessés. En outre, 47 véhicules supplémentaires ont été perdu