Opération Licorne
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Des membres des FNCI devant un AMX-10 RC de l'armée française en faction en 2004.
Un membre des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire capturé par la Légion étrangère en 2004 après un pillage.
L’
opération Licorne est le nom de la participation des forces armées françaises, sous commandement français, au maintien de la paix en Côte d'Ivoire mise en place à la suite de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire. Elle est distincte mais complémentaire de l'ONUCI. La force Licorne est remplacée, le 21 janvier 2015, par les Forces françaises en Côte d'Ivoire
1.
Les légionnaires et marsouins dans l'opération
Dès le 22 septembre 2002, le 43
e bataillon d'infanterie de marine stationné à Port-Bouët, est renforcé par des éléments des forces françaises pré-positionnées dans la région (Gabon, Sénégal, Djibouti et Tchad) et la 11e BP dont le 2e REP, pour assurer la sécurité des ressortissants français et ceux de la communauté internationale.
Le 1
er octobre 2002, un état-major tactique (EMT) français est mis en place. Le Président Laurent Gbagbo demande à la France de contrôler le cessez-le-feu qu’il réussit à instaurer. Le 1
er décembre, ont lieu les premiers affrontements meurtriers entre militaires français et rebelles à Man. Les effectifs français passent à 2 500 hommes. C’est l’opération Licorne.
En février 2003, 1 500 hommes supplémentaires dont le seront acheminés. Le 19 mars 2003, le 2
e régiment étranger d'infanterie, (2e REI) relève le 2e REP et occupe les postes du groupement tactique interarmes ouest (GTIAO). Ce groupement, appuyé par l'arrivée des AMX 10 RC du 1er REC, réussit à ouvrir une brèche vers l'ouest, alternant négociations et intimidation. Après avoir implanté des unités sur Duekoue et Guiglo, des patrouilles effectuent des reconnaissances jusqu'à Toulepleu puis Hangolo.
Afin de faire évoluer la situation et accélérer le mouvement vers la paix, le groupement a été engagé dans l'opération Promontary. Elle a permis en effectuant une reconnaissance offensive sur deux axes, de s'implanter enfin dans le grand ouest à Teapieu et de dégager une zone de confiance. L'ensemble des unités du groupement ouest est réparti sur un front de plus de 200 km, de Daloa à Teapleu.
En mai, un cessez-le-feu général est signé, mais le 23 juillet, deux soldats français sont tués par des éléments incontrôlés des FAFN. Divers troubles perdurent, contrôlés par les troupes ivoiriennes épaulées par les Français. L’ONU déploie des troupes bénéficiant du soutien de la force Licorne. Le 24 juin, les postes militaires français de Gohitafalan sont attaqués et un militaire du 40
e régiment d'artillerie est tué.
En novembre, la situation se dégrade. Le samedi 6 novembre 2004, à 13 h 5 (heure locale), l'un des Soukhoï Su-25 des forces armées de Côte d’Ivoire largue une bombe de 250 kg sur le camp français de Bouaké, l'ancienne école Descartes transformée en base de soutien à 1 500 mètres de la position rebelle la plus proche. Le bilan est lourd : 9 militaires français tués ainsi qu'un humanitaire américain appartenant à une ONG, et trente sept autres blessés, dont plusieurs très grièvement. Les victimes sont pour l'essentiel des marsouins du RICM et du 2
e R.I.Ma. Le général Bentégeat, chef d'état-major de l'armée française, ordonne la destruction des chasseurs. À 14 heures 20, une section du 2
e RIMa met hors-de-combat les deux Sukhoi SU-25 avec des missiles Milan, alors qu'ils sont en train d'être ravitaillés en armes et carburant sur l'aéroport de Yamoussoukro. Un mécanicien est tué. Attaqués par un hélicoptère MI-24, les Marsouins le repoussent par des tirs de mitrailleuse.
La force Licorne s'empare de l'aéroport d'Abidjan. Des mouvements de foule violents éclatent dans la capitale. La force Licorne, renforcée par des moyens terrestres, aériens et navals se redéploie sur la capitale pour sécuriser les ressortissants français et étrangers puis permettre le départ des volontaires.
Environ 8 000 ressortissants quittent le territoire ivoirien, en utilisant pour la majorité d'entre eux les moyens aériens civils réquisitionnés par le ministère des Affaires étrangères.
Le 7 novembre, une colonne de blindés du RICM fait route de Man vers l'ancienne capitale, en prévenant rebelles et FANCI de ce déplacement. Les FANCI dressent cependant plusieurs embuscades et ouvrent le feu sur le convoi français. Huit soldats ivoiriens sont tués et 15 blessés à Douékoué ; à l'entrée d'Abidjan, d'autres combats ont pu faire des victimes.
La colonne française met environ 24 heures pour faire les 850 km de route, car elle a quand même accepté de discuter à certains barrages.
Un hélicoptère français mitraille la résidence du chef de l'état ivoirien à Cocody. L'artillerie ivoirienne présente en ces lieux riposte mais un hélicoptère français la neutralise d'un missile Hot.
En 2005, 5 200 militaires français sont en Côte d'Ivoire, Presque dix fois plus qu'en 2002. Trois Mirage F1 CR de reconnaissance et d'attaque au sol ont également été dépêchés au Tchad. Près de 700 militaires - dont un escadron de gendarmerie mobile - sont arrivés à Abidjan, en provenance de Libreville (Gabon) et de France, pour protéger les ressortissants français et étrangers.
En 2006, la situation devenue plus calme est toujours sous contrôle de force de l’ONU et de Licorne. Calme apparent émaillé de troubles d’éléments incontrôlés.