Paul Arnault est un officier français. Né le 21 août 1911 à Cherbourg, il décède le 9 novembre 1988, à Avignon. Officier de Légion, c'est un combattant de la 1ère heure de la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui vaudra d'être condamné à mort par contumace, et d'être très tôt fait Compagnon de la Libération. Dès la fin des hostilités sur le sol de France, il enchaîne sur la guerre d'Indochine. Après avoir effectué 37 années de service, dont 20 à la Légion Étrangère, il termine sa carrière avec le grade de général de brigade. Une rue de Sorgues (Vaucluse) porte son nom.
Le 9 avril 1946, il débarque en Indochine, à Saigon, où il cumule un temps les fonctions de commandant en second et de commandant du 1er bataillon.
Commandant adjoint de la 13
e demi-brigade de Légion étrangère, il organise et commande toutes les opérations importantes menées dans le secteur de Gia Dinh.
Lors de l'attaque siamoise sur Siem Reap, près des ruines d'Angkor, il constitue en une nuit le groupement de secours, le conduit sur place dans les meilleurs délais, et devient l'un des principaux artisans du dégagement de la garnison, et de la reprise des ruines d'Angkor.
Le 1er mars 1948, il reçoit pour la 2ème fois, à 37 ans, le commandement de la 13
e demi-brigade de Légion étrangère et du secteur d'Hoc–Mon. Il est nommé lieutenant-colonel le 25 mars.
Courant mai, sur ordre du commandement, le PC doit subitement laisser son cantonnement de Gia Dinh pour un bout de terrain situé à proximité d'Hoc-Mon (17 km NO de Saigon), désertique à souhait. En un temps record et tout en poursuivant les opérations, les légionnaires de la 13
e demi-brigade de Légion étrangère édifient un camp qui, très rapidement, sera appelé Arnaultville. Il sera inauguré le 21 aout 1948 en présence du général de Latour, commandant les Troupes Françaises en Indochine du Sud (TFIS) et commissaire de la République pour le Sud-Vietnam. Pour reprendre ce qu'écrit Erwan Bergot dans la revue Historia
13, Arnaultville fut le "Sidi Bel Abbès" de la 13
e demi-brigade de Légion étrangère. En effet, outre le PC, on y trouve un centre d'accueil, d'instruction, et de repos.
Avant de quitter son commandement, conscient de ce que beaucoup de Journaux de Marches et Opérations (JMO) ont disparu du fait des opérations et des aléas de la guerre (archives détruites, disparues en mer ou par suite des combats…)
14, il est soucieux de transmettre le patrimoine de la "13" à la relève. Avec les témoins encore présents, il rassemble souvenirs et documents, officiels et privés, pour reconstituer un "Résumé du Journal des Marches et opérations de la 13
e demi-brigade de Légion étrangère, du 20 février 1940 au 19 février 1949".
Ce JMO manque parfois de précision faute d'acteur encore de ce monde ou joignable. "Cependant, toutes garanties peuvent être données sur la vue d'ensemble ….", et sur le fait que ces pages de souvenirs " ne comportent ni exagération ni récit tendancieux"
15. On n'y trouve donc aucun passage à la gloire de tel ou tel, et bien souvent, seuls les noms des morts et des chefs sont cités.
Dix exemplaires dactylographiés seront réalisés, dont un pour : le général de Gaulle, le général Monclar, Mme Mast (marraine du régiment), et deux pour le musée, à Sidi Bel Abbès. Il en conserve un exemplaire, qu'il enrichira de ses notes et documents personnels. Seul exemplaire apparemment disponible, et souvent seule source d'information en l'absence de documents officiels, ce dernier sera consulté à maintes reprises, notamment dans les années 70-80, aussi bien par le Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT), que par des "écrivains-historiens".
"Sous son commandement en Cochinchine, au Cambodge, et en Anam, le drapeau du régiment reçoit la croix de guerre des TOE."
16Prolongé à 2 reprises, il est rapatrié par fin de séjour en mai 1949.