Roger Degueldre était un lieutenant du 1er régiment étranger de parachutistes, déserteur à la suite du putsch des généraux en 1961 pour rejoindre l'Organisation armée secrète (OAS), et créateur des commandos Delta de cette organisation. Il naît le 19 mai 1925 à Louvroil (Nord) à quelques kilomètres de la frontière belge.
Condamné à mort le 28 juin 1962 par la Cour militaire de justice, Roger Degueldre est fusillé au fort d'Ivry1 (région parisienne), le 6 juillet 1962.
Né dans une famille ouvrière, d'un père cheminot et d'une mère au foyer, il fuit, avec sa famille, l'occupation allemande en 1940 pour se réfugier en zone libre dans le Sud de la France. En 1942, le jeune Roger Degueldre remonte dans le Nord de la France pour entrer clandestinement dans la zone occupée, et s’engager dans le maquis, auprès des partisans communistes, dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) aux côtés de Roger Pannequin, le « commandant Marc » sous l'occupation allemande.
À la Libération, il s'engage dans la 10e Division d'infanterie motorisée qui participe à la réduction de la poche de Colmar en janvier 1945, puis dans la Légion étrangère, sous l'identité de Roger « Legueldre » né le 18 septembre 1925 à Gruyères (Fribourg) Confédération suisse. Par décision ministérielle, il reprend son identité le 28 septembre 1955.
Il gagne ses galons de sous-officier en Indochine (au 1er régiment étranger de cavalerie)2 en étant décoré de la médaille militaire pour acte de courage (porte secours au capitaine de Blignières et au sous-lieutenant Boutot sous le feu de l'ennemi) pendant la guerre d'Indochine. Il est décoré de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs2.
Après la chute de Điện Biên Phủ, il est muté au 1er bataillon étranger parachutiste (ancêtre du 1er régiment étranger de parachutistes)2 et il participe au conflit algérien, où il est fait officier et est nommé chevalier de la Légion d'honneur2.
Pendant la semaine des barricades à Alger (janvier 1960) il est présent avec son régiment. Engagé dans la défense de l'Algérie française, il est alors soupçonné d’avoir participé au complot avorté de décembre 1960, contre le général de Gaulle peu après sa visite à Alger. Il est muté au 4e régiment étranger d'infanterie. Niant les faits et convaincu de la nécessité de la lutte armée, il passe alors dans la clandestinité le 11 décembre 1960.
En 1961, il est le créateur et responsable des commandos Delta de l'Organisation armée secrète (OAS). Le 15 mars 1962, à 10 h 45 un « commando Delta », pénètre au centre social de Château-Royal dans la commune d'El-Biar, près d'Alger. Dans la salle de réunion étaient rassemblés six dirigeants des centres sociaux qui furent alignés contre un mur de la cour et abattus à l'arme automatique.
Il est arrêté le 7 avril 1962, condamné à mort puis fusillé le 6 juillet 1962 au Fort d'Ivry. Une balle seulement sur les onze du peloton d'exécution l'atteint3. L'officier chargé de lui donner le coup de grâce s'y reprendra à six fois et devra aller chercher un second révolver avant que Degueldre ne meure3. Les trois premiers officiers ayant refusé l'ordre de former le peloton d'exécution, les capitaines Jean de Balby de Vernon, Michel Cabanes et Michel Martet, du 501e régiment de chars de combat de Rambouillet, sont sanctionnés, rayés des cadres et mis aux arrêts. Les officiers suivants qui ont refusé l'ordre, ont également été sanctionnés.
Sa compagne Nicole Bésineau, fille du général Paul Gardy, également condamnée à mort, épouse de Michel Bésineau4, s'enfuit en 1963 avec toute la famille Gardy en Argentine5. L'Argentine leur offre alors des terres à Misión Tacaaglé, dans la région de Formosa, près du Paraguay 6.