Claude Gabriel Buffet, né le 19 mai 1933 à Reims, dans la Marne, et guillotiné à Paris le 28 novembre 1972 (à 39 ans), est un ancien légionnaire français, devenu délinquant et criminel récidiviste.
Issu d'une famille modeste, fils de Lucien Alfred Buffet, peigneur de laine — père violent, buveur et dépensier —, et de Madeleine Lucile Françoise Dubois1, embouteilleuse, le jeune Claude devient un adolescent rebelle et désocialisé. Appelé au 3e RIC, il ne le rejoint pas. Pour rompre avec son milieu, il s'engage dans la Légion étrangère à 20 ans. Envoyé en Indochine, il quitte son unité le 6 octobre 1954 et reste absent pendant 5 mois et 29 jours2. Repris, il est placé en détention. Il est rapatrié en Algérie pour parfaire ses 5 ans d'engagement et sert notamment au 4e REI au Maroc. À sa démobilisation le 4 août 1958, il est titulaire de la médaille coloniale et des médailles commémoratives de la campagne d'Indochine et des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre avec agrafe AFN. Il travaille plus ou moins régulièrement comme majordome ou chauffeur routier. En 1958, il épouse sa marraine de guerre, Huguette, à qui il va bientôt imposer plusieurs maîtresses
En novembre 1972, les avocats des condamnés, Thierry Lévy et Rémi Crauste pour Buffet, Robert Badinter et Philippe Lemaire pour Bomtems, vont plaider devant le président de la République, Georges Pompidou, la cause de leur client et demandent la grâce présidentielle. Même si Georges Pompidou n'a jamais laissé exécuter un condamné à mort depuis son arrivée au palais de l'Élysée en 1969, l'opinion publique est hostile à cette grâce8 et l'attitude de Buffet ne l'incite pas à la clémence. Le 27 novembre au soir, les quatre avocats reçoivent un coup de téléphone leur annonçant que l'exécution de leurs clients a lieu le lendemain matin, vers 5 heures9.
Le 28 novembre 1972, vers 4 h 30, à la maison d'arrêt de la Santé, Buffet et Bontems sont réveillés et conduits au greffe pour l'ultime « toilette ». Buffet se montre satisfait, mais ne fait aucun coup d'éclat et demande au sous-directeur de la prison de donner un message à Bontems : « Au revoir et à tout à l'heure », avant de refuser l'alcool apparemment soucieux que cela se passe le plus rapidement possible. À 5 h 13, Bontems est guillotiné par le bourreau André Obrecht. Sept minutes plus tard, c'est le tour de Buffet10.