Après plusieurs mois de travaux, elle est enfin terminée, posée et scellée au pied des terrasses surplombant le plan d’eau briotin. Et ce samedi, elle sera inaugurée en grande pompe, avec les honneurs qui lui sont dus, en présence de nombreux paras, de Guy Vattier, de Marie-France Bigeard et du président de l’association "Une stèle pour le général Bigeard", Luc Antonelli.
Comment est née l’idée d’ériger un monument au nom du général Marcel Bigeard ?
Luc ANTONELLI : « Le 18 juin 2014, nous avons déposé une gerbe de fleurs au pied du poteau de la rue Marcel-Bigeard, à Briey. Franchement, cela faisait un peu pitié ! Alors, j’ai demandé à Monsieur le maire s’il n’était pas possible de construire une stèle, plus digne, pour rendre hommage au général. Il m’a dit "OK, mais tu t’occupes de tout". Alors on s’est lancé dans la constitution d’une association pour récolter des fonds et financer cette stèle. »
Qui a financé le monument ?
« C’est là où c’est dingue. On a envoyé des centaines de lettres partout en France, aux associations de paras. On a reçu de nombreux dons, notamment de mon ancien régiment d’Algérie, le 18eRégiment de chasseurs parachutistes. Malheureusement, les associations de paras de Nancy et Metz n’ont pas souhaité y participer. »
Vous avez donc rencontré quelques obstacles ?
« Oui. Je ne pensais pas que ce serait aussi dur et qu’il y aurait un tel retentissement. J’ai même reçu des coups de fil de gens qui me reprochaient de rendre hommage à quelqu’un qui utilisait la torture durant la guerre. Mais, eux, ils n’y étaient pas… »
La stèle est imposante. Où a-t-elle été réalisée ?
Elle a été faite dans un bloc entier de pierre de Jaumont, à Malancourt-la-Montagne. Elle fait 2,30 m de haut, 2 m de large et 67 cm d’épaisseur. Elle pèse plus de 2 tonnes. »
Que représente-t-elle ?
« On y voit l’insigne des parachutistes et on peut lire la devise de Diên Biên Phu, "Oser et croire". Il y a une petite erreur car la vraie devise est "Croire et oser". Au pied de la stèle, quatre étoiles représentent le grade du général de corps d’armée Bigeard. Il n’y a aucune mention politique, à la demande de Marie-France Bigeard, sa fille. Et pour être franc, à l’origine, nous aurions voulu un portrait du général, mais on nous l’a déconseillé, afin d’éviter les dégradations et les actes de vandalisme… »
Dorénavant, la stèle sera donc le lieu de différentes cérémonies ?
« On commencera le 14 février 2016, pour commémorer le centenaire de sa naissance. Puis le 18 juin, jour de sa mort (en 2010, NDLR) , la chute de Diên Biên Phu, l’attentat du Drakkar à Beyrouth, le 23 octobre 1983, durant lequel 58 parachutistes français ont perdu la vie, etc. Tous les paras, jeunes et moins jeunes, actifs ou non, sont invités à ces cérémonies, pour ne pas oublier le général Bigeard, l’officier le plus décoré de France en son vivant. »