Le soir du 8 octobre 1957, l'opération est déclenchée de façon classique : quartier cerné, îlot contenant la cache investi par les paras du 1er REP. Les militaires ont fait évacuer la population des maisons comprises dans l'îlot. Il est minuit. Ils mènent toujours les opérations après l'heure du couvre-feu. Revêtu d'une jellaba dont le capuchon lui recouvre en partie le visage, Hassan Ghendriche, alias Zerrouk, est mené, en grand secret, au 5, rue des Abdérames. Il entre dans la maison vidée de ses habitants, se dirige au premier étage et fait déplacer par les paras un divan. Il leur montre, sur le mur, la trace de l'entrée de la cache, un rectangle en faïence murale d'environ 40 cm sur 50. Le régiment est, à cette époque, sous les ordres du commandant Guiraud, adjoint du colonel Jeanpierre, blessé lors de l'arrestation de Yacef, le 24 septembre. Il possède, dans sa cache, de l'armement et quatre bombes. Que va-t-il en faire? Les officiers des parachutistes essayent d'abord de parlementer avec lui. Ils frappent au mur en faïence de la cache et lui parlent à l'aide d'un mégaphone : « Rends-toi, Ali, c'est fini, Yacef est en prison ; nous te promettons la vie sauve. » Mais c'est le silence complet. Silence qu'explique peut-être l'épaisseur du mur de la cache. Ils répètent leur appel à plusieurs reprises. Craignant une réaction désespérée d'Ali, ils font évacuer le bâtiment par tous les paras qui ne sont pas absolument utiles. Ne restent dans la maison que les officiers de renseignements.
À 5h du matin la mise à feu.
Finalement, le commandant Guiraud décide de faire sauter la cache en plaçant des charges de plastic aux angles. Heure H : 5 heures ; un groupe de sapeurs vient se mettre à la disposition du capitaine commandant du 1er REP. Très vite, tout est prêt. La maison est maintenant totalement évacuée. Une dernière fois, le capitaine Allaire tente d'obtenir une réponse d'Ali la Pointe en lui parlant au mégaphone : le silence est toujours absolu. Comme il a été décidé, c'est la mise à feu. L'explosion est d'une violence inouïe. Des gravats de toute sorte vont retomber jusque sur les jeeps P.C. stationnées rue Randon. Une poussière extrêmement dense se dissipe : la maison a disparu, littéralement soufflée.
Maintenant, il est indispensable de déblayer pour retrouver le corps d'Ali la Pointe. Les compagnies du 1er REP se relaient, nuit et jour rue des Abdérames. On relève de nombreux corps de civils et, parmi eux, des femmes et des enfants victimes de l'explosion. C'est dans les derniers jours que seront trouvés les corps d'Ali la Pointe, de Hassiba Ben Bouali et de Mahmoud puis, quelque temps après, le corps du Petit Omar qui a été propulsé au travers de toute la maison, pour s'arrêter sur le porche en pierre. Un mètre de plus, et il tombait sur le lieutenant Gillet. Tous les corps étaient parfaitement identifiables.