DECES DE L'Adjudant Valéry SOROKINE
Né le 27 octobre 1919 à Petrograd (Russie), Valère, ou plutôt Valery VLADIMIROVITCH SOROKINE,
était :
Officier de la Légion d’Honneur,
Médaillé Militaire,
Croix de guerre 39-45,
Croix de guerre des TOE,
Croix de la Valeur Militaire,
belle figure de la Légion, où il a servi près de 23 ans, vient de nous quitter.
il présidé l'ARALE une vingtaine d'années.
Né Russe, arrivé en France après la Révolution Bolchévique avec ses parents et grands-parents, a suivi des études techniques pour devenir dessinateur industriel.
La Seconde Guerre Mondiale le surprend au cours de sa 20ème année.
Il s’engage au Régiment de Marche des Volontaires Étrangers dont les numéros évoluent au cours de la période d’occupation.
Il est cité à l’ordre du Régiment le 3 août 1940, en voici le texte :
« Plein de sang froid, le 17 juin 1940 à Pont-sur-Yonne, malgré un violent bombardement de mortiers, a maintenu ses hommes face à l’ennemi,
en utilisant au mieux la puissance de feu de son groupe »
Le 24 mars 1941, il s’engage dans la Légion Étrangère et passe en Afrique du Nord d’où il est libéré le 2 janvier 1944.
Il contracte un engagement au titre de Forces Françaises Libres le 3 janvier 1944 pour la durée de la guerre, plus 3 mois, sous le nom de Georges Moulin.
Il est affecté à la 13ème Demi Brigade de la Légion Étrangère.
Il fait la Campagne d‘Italie et obtient une citation à l’ordre de la Division, le 22 juin 1944 :
« Au cours du décrochage de la Compagnie, est resté auprès de l’officier, commandant le dernier échelon de la Compagnie,
tombé blessé entre les lignes, jusqu’à l’arrivée des brancardiers en début de la nuit ».
Il est nommé caporal le 1er janvier 1945 et cité à l’ordre de l’Armée, avec le texte suivant dans sa citation:
« Magnifique voltigeur. Dans la nuit du 12 au 13 janvier 1945 à Herbsheim, s’est approché le premier des lignes allemandes et s’est entretenu avec les guetteurs ennemis qui, le croyant des leurs,
le renseignèrent sur l’emplacement des armes automatiques et des abris occupés.
S’étant alors élancé en tête avec sa mitraillette, tuant les trois occupants d’un abri, puis nettoyant un emplacement de mortier.
Le 22 janvier 1945, en tête d’une patrouille très hardie, à Illhausern, s’est trouvé nez à nez avec un groupe allemand ;
a immédiatement ouvert le feu avec sa mitraillette, capturant un prisonnier qui fournit des renseignements inestimables et tuant ou mettant en fuite le reste.
Le 23 janvier a brillamment participé à l’assaut d’Illhausern. Les 27 et 28 janvier 1945, à Grussenheim, a été un exemple de bravoure,
partant seul en avant pour reconnaître les emplacements ennemis, malgré le feu d’un char tirant à moins de deux cents mètres.
Ayant pris la place de son chef de groupe blessé, s’est cramponné avec ses hommes sur le terrain conquis, malgré une violente contre-attaque de chars et d’infanterie.
A été blessé lors de l’ultime assaut contre le village de Grussenheim »
Il est rapidement nommé sergent, un an plus tard, le 1er janvier 1946.
Enfin, retour à la Maison Mère de Sidi bel Abbès le 14 février 1946, jusqu’à sa libération et son retour au foyer, en avril 1946.
Il devient Français par naturalisation en date du 2 août 1947. Devenir Français par le sang versé n’existait pas encore…
Il rengage en mai 1951 avec le grade de sergent, rejoint le 1er REI à Sidi Bel Abbès et embarque pour l’Indochine en janvier 1952, affecté au 2ème REI. Rengagé pour 3 ans,
il est libérable en mai 55 mais prolonge son séjour d’un an.
Devenu sergent-chef, et rapatriable, reprolonge son séjour de 6 mois au 2ème REI. Au cours de son séjour, il reçoit une citation à l’ordre de la Division, dont voici le texte :
« Chef de Section à la CE, a participé à toutes les opérations de l’Unité depuis plus de deux ans.
Manœuvrier habile, s’est particulièrement distingué par ses débarquements audacieux en zone rebelle.
Le 21 avril 1955, débarquant à l’improviste Vinh Hy (Faux Cap Varelle), a forcé les rebelles à se retirer, permettant aux unités engagées, d’atteindre leur objectif »
En fin de séjour, il rejoint la France en septembre 1955.
Après sa permission de fin de séjour il retourne en AFN, en janvier 1956, au 2ème REI, en Tunisie,
Algérie , Maroc. Il se distingue encore en obtenant une citation à l’ordre de la Division, le texte dit:
« Adjoint au chef de Section. Le 23 juillet 1957, dans le Djebel Tikechkach, au cours de l’assaut d’une position tenue par une forte bande rebelle,
a entrainé avec courage et énergie l’élément mis sous ses ordres. A fait personnellement un prisonnier et abattu deux hors la loi, récupérant leurs armes. »
A l’audition de ces faits d’Armes, nous sommes admiratifs du beau soldat qu’il fut.
Il a été rendu à la vie civile le 11 mai 1963, avec le grade d’adjudant, obtenu en décembre 1958.
Sa carrière civile s’est déroulée au sein de l’entreprise de Transport HUET à Versailles.
Pendant plus de vingt ans, il a été le Président et la cheville ouvrière de l’ARALE, cette Amicale fraternelle des Anciens de Légion Étrangère de Rambouillet et sa région…
Dans ses dernières volontés, exprimées par écrit, il a demandé pour organiser ses obsèques, œcuméniques, ce qui a été fait par les membres de l’ARALE.
Il a aussi exprimé le désir d'être incinéré et que ses cendres soient dispersées en Méditerranée.
Nous avons donc organisé avec le concours de l’ACOMAR une cérémonie en mer le Dimanche 23 Septembre 2012 en présence des autorités civiles et militaires.