L'empreinte de la Légion étrangère L'armée de fourmis des jeunes incorporés a nettoyé le site du Moulin, avant d'installer une croix de Lorraine géante en pierre sur le talus du mémorial et de défiler dans les rues de Pompadour. photos Pierre Thibaud
La venue sur le secteur de quarante jeunes de la 1re section de la 1re compagnie du 4e Régiment étranger (lire « Sud Ouest » de lundi) laissera une trace dans la mémoire, sinon dans la conscience, de ceux qui ont pu les rencontrer lors de ce dur périple d'intégration et dans les lieux qu'ils ont occupés.
Au moulin de la Résistance du Pont-Lasveyras, ils ont été accueillis par Francis Comby, maire de Beyssenac, conseiller régional du Limousin et président du Syndicat du moulin ; Jean-Michel Lamassiaude, maire de Payzac et conseiller général, aux côtés de Daniel Boiserie, député-maire de Saint-Yrieix-la-Perche, d'élus de Dordogne, Corrèze et Haute-Vienne, de Jean-Louis Tallet, président de l'Amicale des anciens du Bataillon Violette, des porte-drapeaux, de nombreux élus, d'anciens résistants et des habitants, toutes générations confondues.
Avant de quitter le lieu, les hommes du sergent-chef Marek Salamon, à l'origine de cette initiative exceptionnelle, ont tenu à effectuer un nettoyage parfait de l'environnement du moulin et des bords de l'Auvézère. Le sergent Salamon a aussi fait don du fameux képi blanc de la Légion et ses insignes, pour les collections de ce lieu de mémoire. Devoir d'excellence
Ce célèbre képi blanc a été remis pour la première fois à ces jeunes sans frontières, mardi après-midi, sur les terrasses du château de Pompadour, après une marche d'épreuve de 70 km. Le capitaine Pillet, commandant la première compagnie, a dit toute la profondeur du sentiment ressenti par la section dans ce moulin solitaire de la Résistance, avant de connaître à Pompadour l'image d'une France historique pacifiée, dans un cadre magnifique. Le colonel Mistral, chef de corps du 4e RE, a insisté sur « le long chemin de force » des légionnaires et du devoir d'excellence et de courage qu'attend d'eux, depuis toujours, la nation.
Au moment des rencontres amicales qui ont suivi cette grave et émouvante cérémonie, un officier racontait le caractère parfois irrésistible de ces engagements : l'an dernier s'est présenté à son bureau un jeune Afghan, venu à pied de Kaboul pour rejoindre la Légion…
Pendant ces quatre journées, chacun a pu toucher du doigt la réalité de ce corps d'armée populaire, mais secret, tellement exposé, au nom de la France et par un indéfectible serment,
sur le théâtre des conflits mondiaux.
Source sud ouest 19/08/2010