Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Messieurs les officiers généraux,
Chers amis de la légion étrangère.
C'est une nouvelle fois avec beaucoup de plaisir et d'émotion que la Légion étrangère est présente au Palais du Luxembourg, en cette veille de fête nationale, entourée des représentants de la Nation.
En effet, si cette cérémonie est maintenant devenue traditionnelle, elle n'est pourtant pas anodine.
Monsieur le Président, vous le savez, elle constitue un héritage laissé par nos prédécesseurs et je vous avoue y être personnellement très attaché.
Mais surtout, la présence de la Légion au Palais du Luxembourg rappelle que c'est bien une loi qui offre à la Légion étrangère sa capacité à recruter, dès le temps de paix, des étrangers et à leurs confier une partie des armes de la France.
Depuis un peu plus d'un an, la Légion étrangère s'est résolument engagée dans la réforme de l'organisation du Ministère de la Défense. Si la carte des régiments de Légion demeure inchangée, la Légion participe à l'effort commun visant à la rationalisation des moyens tout en veillant à préserver ses capacités opérationnelles.
Cette année encore, la Légion été au cœur des opérations militaires menées par la France. Ses réussites opérationnelles ne doivent faire oublier que ces hommes ont aussi payé le prix du sang.
La Légion a enfin fait l'objet de certaines critiques, parfois virulentes, visant à remettre cause ses particularismes. La Légion étrangère est indéniablement une troupe « pas tout à fait comme les autres ». Par essence suis-je tenté de dire.
Mais soyez assuré que la Légion ne cultive aucune atypie qui ne lui soit pas profondément nécessaire. La Légion s'enorgueillit de continuer à honorer inlassablement la confiance qui a présidée à sa création et à répondre invariablement à vers sa seule raison d'être : l'efficacité opérationnelle au service de la France.
(Transition naturalisation du Sergent MONTEIRO)
Vous avez assisté, il y a un instant à deux moments lors de la cérémonie militaire :
Aujourd'hui, Monsieur le Président, vous avez remis au sergent Robson MONTEIRO son décret de naturalisation.
Ce légionnaire, né au Brésil, que nous venons accueillir au sein de la communauté française atteste que la Légion étrangère, plus que jamais, est attachée à sa capacité d'intégration.
Elle est le fruit d'un travail patiemment effectué sous la responsabilité des officiers français auxquels ils revient la responsabilité d'inculquer à des hommes venus de tous les horizons, les valeurs fondamentales de notre République, dépassant ainsi le strict cadre de l'enseignement de savoir faire militaires.
S'il l'on rappelle souvent que la Légion offre à un individu cette chance exceptionnelle de se reconstruire, il convient également de souligner que la réussite par l'effort est le seul credo pour celui qui choisi d'y servir. C'est à cette seule condition, et après l'évaluation de sa moralité et son désir profond de devenir français que ces étrangers rejoindront notre communauté.
Soyez sûrs que le Sergent MONTEIRO, conscient des droits que lui concède la nationalité française est surtout conscient de ses nouveaux devoirs.
(Transition Remise de galon de 1ère classe d'honneur de la Légion étrangère à Maître José ALLEGRINI et Monsieur Etienne MONTETY)
Lors de la cérémonie militaire, vous avez pu également assister à la remise d'une distinction propre à nos institutions : le galon de 1ère classe d'honneur de la Légion étrangère
De tous temps, une des forces de la Légion étrangère est d'avoir su susciter autour d'elle un formidable courant d'amitié et de soutien. Ces amis regroupent des militaires et civils, des laïcs et des hommes de religion, des élus et des administrés, des acteurs du secteur public, des entrepreneurs privés et des gens travaillant dans les milieux associatifs, mais aussi des juristes et des journalistes.
Ce réseau d'amis ne se raisonne pas en termes de services rendus ou d'obligations à rendre ; sa logique est celle de l'amitié, du désintéressement, des valeurs partagées et de l'amour porté en commun à ce personnage à la fois mystérieux et attachant qui s'appelle le légionnaire.
L'honorariat, pour la Légion étrangère, c'est la manière singulière de rendre hommage à ceux de nos amis qui se distinguent par leur abnégation et leur dévouement au profit de notre institution et de ses membres. C'est une distinction créée par le général ROLLET (héros du Maroc et de la Grande Guerre, devenu dans les années 30 le premier inspecteur de la Légion étrangère) ; nous ne l'attribuons qu'avec parcimonie. Elle n'est pas une récompense ; elle est plus que cela : un geste du cœur.
Aujourd'hui, devant vous et sur le front des troupes en armes, j'ai tenu à remettre le galon de légionnaire de 1ère classe d'honneur à deux personnes qui sont chères à Légion étrangère :
Maitre José ALLEGRINI et Monsieur Etienne de MONTETY
Monsieur le Bâtonnier, cher ami, je voudrais d'abord souligner à quel point votre action s'inscrit dans un domaine qui structure la légion étrangère et fascine : celui de la solidarité.
Cette solidarité qui offre à chaque légionnaire la certitude, qu'en échange de son engagement pour le France, il y trouvera à jamais une nouvelle famille.
Je tiens à rendre un hommage appuyé à votre fidélité, qualité légionnaire s'il en est. Vous avez toujours été d'un soutien indéfectible et d'une disponibilité ardente pour nous permettre de développer nos projets en confiance, sans jamais en remettre en cause le principe. Tout s'est toujours passé comme si votre aide nous était naturellement et définitivement acquise. Ce dévouement a toujours été assorti d'une autre qualité : le désintéressement. Aussi, notre manifestation d'estime me semblait être devenue une évidence, une nécessité.
Monsieur Etienne de MONTETY, vous avez, pour votre part, inscrit votre action dans le cadre du rayonnement de la Légion étrangère.
Sous votre plume d'écrivain ou de journaliste, fin connaisseur des questions de défense et passionné d'histoire, vous avez recueilli les propos du chef de bataillon Hélie Denoix de Saint Marc, illustre officier de légion et d'August von Kageneck qui sont parus en 2002 dans un livre intitulé Notre Histoire 1922 – 1945.
Cher ami, vous êtes également l'auteur de l'ouvrage « Des Hommes irréguliers » dans lequel vous présentez le parcours très éclectique de treize légionnaires. A travers ce livre, fruit d'une enquête de trois ans, vous avez su trouver les mots et le ton juste pour parler de cet homme si particulier qu'est le légionnaire.
Récemment encore, vous avez préfacé la réédition du livre de Paul BONNECARRERE « Par le sang versé ».
Me José ALLEGRINI,
Monsieur Etienne de MONTETY,
Pour toutes les raison que je viens d'évoquer, dans ce haut lieu de la République, j'ai tenu au nom de la Légion étrangère à vous remettre ce galon, en témoignage de notre gratitude et de notre reconnaissance.
Conclusion :
Monsieur le Président,
je tiens à vous faire part de la fierté qu'est celle des légionnaires d'être reçu dans ce lieu symbolique et vous dire combien la Légion est sensible à cette place si particulière que la Haute Assemblée lui accorde.
Aussi, je vous exprime notre reconnaissance et nos remerciements chaleureux pour la qualité de votre accueil.
GENERAL BOUQUIN
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