René Fonck|
=""] |
Parlementaire français |
Naissance27 mars 1894 |
Décès18 juin 1953 |
="" valign="top"]Mandat | député |
="" valign="top"]Début du mandat | 1919 |
="" valign="top"]Fin du mandat | 1924 |
="" valign="top"]Circonscription | Vosges |
=""]Groupe parlementaire | GRD |
IIIe République |
René Fonck, né à Saulcy-sur-Meurthe (Vosges) le 27 mars 1894 et mort à Paris le 18 juin 1953, est un aviateur et homme politique français.
Fils d'un sagard, ouvrier des scieries
vosgiennes, mort accidentellement quand il n'avait que quatre ans, René
Fonck est dans sa jeunesse apprenti-mécanicien. Appelé sous les
drapeaux le 22 août 1914, il est versé au 11
e Régiment du Génie d'Épinal,
où il fait ses classes. Fasciné par les exploits des aviateurs depuis
longtemps, il réussit à se faire verser dans l'aviation au début de
l'année 1915. Il est élève pilote à l'école Caudron
du Crotoy. Il débute enfin sa carrière aéronautique en tant que pilote
d'une escadrille d'observation, la C 47, basée près de chez lui à Corcieux.
Le héros de la Première Guerre mondiale René Fonck est l'« As des as » français et Alliés de la Première Guerre mondiale avec 75 victoires dans les Communiqués officiels d'armée.
En tant que pilote d'observation, le 6 août 1916, aux commandes d'un Caudron
G4, il force un avion de reconnaissance Rumpler C-I allemand à atterrir
derrière les lignes alliées. Après cet exploit, déjà titulaire d'autres
victoires, il est muté au Groupe de combat 12 ou « Groupe des cigognes »,
plus précisément à l'Escadrille 103. ll ne fut pas rare qu'il abatte
plusieurs avions en une journée, jusqu'à six le 9 mai, puis à nouveau
le 26 septembre 1918. Selon les dires de l'aviateur Maurice Boyau,
lui aussi as de la grande guerre avec 35 victoires dans les
communiqués, Fonck ne sera pourtant jamais touché par le feu adverse :
« Fonck dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Ce n'est pas un
homme, c'est un oiseau de proie. Là-haut, il sent l'ennemi, il en
distingue nettement à 8 ou 10 km sans être vu. Il choisit sa proie.
Quelques balles suffisent, il n'y a jamais eu de riposte.[1] »
En tant que pilote de chasse, il met peu à peu au point une
technique de combat qui consiste essentiellement à surprendre
l'adversaire, lui porter un coup décisif au plus près et avec un
minimum de munitions, et se soustraire à sa riposte. Plus précisément,
Fonck n'hésite pas à viser le pilote ennemi plutôt que son avion, ce
qui conduit, en cas de tir réussi, à la perte irréversible de
l'appareil. Sa forme physique, entretenue par une bonne hygiène de vie,
lui permet de supporter facilement les contraintes des longs vols en
altitude et le stress du combat. Il n'aura de cesse de professer sa
méthode et de former de jeunes pilotes. Lors de ses premiers vols de
chasseur solitaire, il privilégie ensuite, avec ses camarades, des
dispositifs aériens dans lesquels il se taille la part du lion. Ses
avions, SPAD VII, SPAD XIII
et SPAD XII-canon, font l'objet de tous ses soins et de ceux de ses
mécaniciens, par une mise au point minutieuse et la mise en place
d'améliorations techniques astucieuses (systèmes optiques, amélioration
de la ventilation du moteur).
René Fonck termine la guerre avec tous les honneurs, arborant une croix de guerre 1914-1918
enrichie de 28 palmes et d'une étoile, la plus « chargée » à ce jour,
ainsi que de nombreuses décorations étrangères. De plus, et surtout,
son palmarès de pilote de chasse est stupéfiant.
Afin d'obtenir confirmation pour une victoire aérienne, il fallait
pour un aviateur français avoir le témoignage de trois personnes
indépendantes (à l'exclusion des membres de sa propre escadrille), le
type d'appareil ennemi ainsi que le lieu, la date et l'heure du combat.
Aussi, un pilote victorieux ne recevait pas automatiquement
confirmation pour sa victoire, et le fait que les combats avaient le
plus souvent lieu au-delà du front allemand qui rendait la présence de
témoins éventuels encore plus improbable. Alors que toutes les
victoires déclarées avaient une existence officielle, seules celles
pouvant soutenir la procédure de confirmation faisaient l'objet d'une
inscription dans les communiqués militaires, les autres étant
considérées comme « probables derrière les lignes Allemandes »
[2]Ce mode de fonctionnement drastique donna lieu parfois à une grande
disparité entre le nombre de victoires inscrites aux communiqués et le
nombres de victoires déclarées par les combattants. René Fonck reçut
confirmation pour 75 de ses victoires déclarées, ce qui fut plus
qu'aucun autre pilote de chasse français et alliés (bien que toute
comparaison entre les palmarès soit fantaisiste, puisque résultant de
procédures d'homologation différentes). Le nombre de ses autres
victoires diffère selon les sources, qui cependant s'accordent toutes
sur son importance.
La dernière citation de Fonck fait état de 75 victoires confirmées ainsi que de 69 autres
[3],
ce qui ferait un total de 144. D'ailleurs, la trace de 142 victoires
confirmées et probables a pu être retrouvé grâce à divers ouvrages
historiques et archives miliaires
[4]. Dans une lettre
[5] adressée par Marie-Anne Fonck à Jean-Paul Belmondo à la sortie du film
L'As des As,
la fille de l'aviateur indique que son père pensait avoir obtenu 127
succès, soit 52 victoires en plus de celles ayant été confirmées, mais
en réduisant le chiffre mentionné dans sa dernière citation. Quoi qu'il
en soit, l'un comme l'autre fait de lui le très probable as des as de
la grande guerre toutes nations confondues, et cela de très loin. En
effet, pour ne citer que lui, le baron Manfred von Richthofen, communément considéré comme l'as des as de la Première Guerre mondiale
par le jeu hasardeux des comparaisons de palmarès, reçut confirmation
des autorités militaires allemandes pour 80 de ses 83 victoires
déclarées
[6].
Terminant la guerre avec le grade de lieutenant, René Fonck fut le
porte-drapeau de l'aviation française lors du défilé de la victoire le
14 juillet 1919.
L'entre-deux-guerres La politique lui tend les bras comme à son camarade Alfred Heurteaux : il représente les Vosges comme député au sein de la Chambre Bleu Horizon sous les couleurs de l'Alliance démocratique de 1919 à 1924. Il rédige ses mémoires intitulés
Mes combats, et ses vues sur l'aviation militaire et civile sont synthétisées dans l'ouvrage
L'Aviation et la sécurité française.
L'état-major de l'armée de l'air fait également appel à ses compétences
en 1935 pour rédiger une étude de l'état de l'aviation de chasse, des
méthodes d'apprentissage et des améliorations qu'il envisagerait d'y
apporter. À cette occasion, le commandant Fonck met sur pied son
concept d' « avion cavalier », aéronef rapide et bien armé, destiné à
l'assaut terrestre.
Envoyé officiellement en mission sur plusieurs continents (Afrique
du nord, Amérique latine, Europe centrale, États-Unis), il rejoint en
1925 un projet américain de traversée de l'Atlantique en avion. Faisant
équipe avec l'ingénieur Igor Sikorsky, il prend les commandes d'un bimoteur, le S-35,
pour lequel il a demandé nombre d'améliorations, dont la principale est
l'ajout d'un moteur. Après divers entraînements, l'équipage
Fonck-Curtin-Clavier-Islamoff fait péniblement décoller le trimoteur le
21 septembre 1926. Un mauvais largage du train annexe, un terrain
inégal, une charge exceptionnelle de carburant et l'avion s'écrase au
décollage tuant deux membres de l'équipage. Avant qu'il ne puisse
retenter la traversée sur le S-37, Lindbergh avait réalisé l'exploit et empoché le prix Orteig de 25 000 dollars.